RĂ©sumĂ© Plan Notes de lâauteur Texte Notes Citation Auteur RĂ©sumĂ©s Die SĂŒndenbock-Interpretation des Antisemitismus stösst in weiten Fachkreisen immer noch auf Ablehnung, und zwar nicht zuletzt, weil man niemals von diesem Modell ausging, um theoretische Ăberlegungen anzustellen. ZunĂ€chst wird somit eine Kurzanalyse dieses Mechanismus als Regulativ in sozialen Krisenzeiten vorgelegt, wobei er in zweifacher Hinsicht genauer dargestellt werden soll angestrebt wird die Beschreibung seines Funktionierens sowie der unerlĂ€sslichen Voraussetzungen seines Wirkens â der GlaubwĂŒrdigkeit, Sichtbarkeit und Verwundbarkeit des SĂŒndenbocks. Anschliessend wird der Versuch unternommen, aufzuzeigen, dass im Deutschland des 19. u. 20. Jahrhunderts die soziale Lage von breiten Bevölkerungsschichten die Ausbreitung des Antisemitismus erklĂ€rt. Der Nazi-Antisemitismus hat die Wirkungsmöglichkeiten dieses Mechanismus bloss auf ihren Höhepunkt getrieben. Si le modĂšle du bouc Ă©missaire est assez largement refusĂ© comme modĂšle explicatif de lâantisĂ©mitisme, câest parce quâil nâa jamais Ă©tĂ© thĂ©orisĂ©. On sâefforcera donc, dans une premiĂšre partie, de proposer briĂšvement une analyse de ce mĂ©canisme de rĂ©gulation des crises sociales, en cherchant Ă prĂ©ciser Ă la fois comment il fonctionne et Ă quelles conditions â de crĂ©dibilitĂ©, de visibilitĂ© et de vulnĂ©rabilitĂ© du bouc Ă©missaire â il peut ĂȘtre mis en Ćuvre. On tentera ensuite de montrer que dans lâAllemagne des XIXe et XXe siĂšcles la situation sociale de larges couches de la population explique pourquoi lâantisĂ©mitisme sâest dĂ©veloppĂ©. LâantisĂ©mitisme nazi nâa fait que pousser Ă leur paroxysme les potentialitĂ©s du mĂ©canisme*. If the image of the scapegoat is usually rejected as an explanatory model of anti-Semitism, it is because it has never been the object of a theoretic approach. Thus shall we in a first part put forward a brief analysis of the scapegoat model as a system of regulation of social crises, and at the same time show how it works and what are the various conditions acceptability â recognition â vunerabilty of its appearance. In a second part we shall consider how in 19th and 20th century Germany the social situation of an important part of the population contributed to the development of anti-Semitism. Indeed, Nazi anti-Semitism did nothing but push to extremes the potential resources of this de page Notes de lâauteur* Les matĂ©riaux utilisĂ©s dans ces pages viennent dâune thĂšse de doctorat dâĂtat, soutenue en mai 1986 Ă lâUniversitĂ© de Paris-Sorbonne, et dont une version abrĂ©gĂ©e est Ă paraĂźtre aux Ăditions du Cerf. Texte intĂ©gral 1 â CâĂ©tait la position, lors de la soutenance, de lâhistorien israĂ©lien Saul FriedlĂ€nder. On retrouv ... 1Par ce titre, on a voulu proposer une lecture de lâantisĂ©mitisme allemand, et du nazisme en particulier, Ă lâaide du modĂšle du bouc Ă©missaire ». Gomme une telle dĂ©marche va trĂšs gĂ©nĂ©ralement Ă lâencontre dâune attitude largement partagĂ©e, et pas seulement par les historiens du nazisme1, il a paru nĂ©cessaire dâinsister plus sur ce modĂšle du bouc Ă©missaire », pour en proposer une analyse relativement approfondie, que sur lâantisĂ©mitisme allemand, supposĂ© connu. Comme tout effort de thĂ©orisation, il sâagit dâĂ©laborer une grille de lecture qui puisse sâappliquer et donc rendre compte des Ă©vĂ©nements historiques ; et comme cet effort de thĂ©orisation sâinscrit dans une perspective sociologique, câest au niveau du fonctionnement des sociĂ©tĂ©s â et de la stratĂ©gie des acteurs qui les composent â quâon tentera de comprendre la nature de lâantisĂ©mitisme. On sâexcusera du caractĂšre abstrait du discours il nâa pas semblĂ© possible dâen faire lâĂ©conomie. 2 â Cf. Le bouc Ă©missaire, 7e volume du Rameau dâOr, 1935 trad. française, R. Laffont » coll. Bouq ... 3 â Jean-Claude Muller, Pouvoir et rituel. LâidĂ©ologie politique des chefferies Rukuba, thĂšse, Nanter ... 2Lorsquâon parle de bouc Ă©missaire », on pense bien Ă©videmment au rituel du Jour de lâExpiation Lev. XVI, lorsquâun bouc, tirĂ© au sort et sur lequel le grand prĂȘtre impose les mains, est emmenĂ© Ă Azazel », au dĂ©sert, chargĂ© des pĂ©chĂ©s de la communautĂ©. Dans ce rituel, il y a mise Ă mort diffĂ©rĂ©e ; mais ce sur quoi il faut insister, câest dâune part sur lâinnocence de la victime sur laquelle sâopĂšre le transfert, et dâautre part sur la purification qui en rĂ©sulte, simultanĂ©ment, pour le groupe qui se voit ainsi libĂ©rĂ© du passĂ© et introduit dans un futur oĂč de nouveaux rapports peuvent sâinstaurer. En un sens, on peut dire quâon a lĂ les caractĂ©ristiques essentielles du bouc Ă©missaire sacrificiel, rĂ©parateur, que lâon retrouve dans la tradition chrĂ©tienne Ă travers la figure du serviteur souffrant. Mais cette notion, avec des connotations proches, se retrouve dans dâautres traditions, comme lâa montrĂ© J. Frazer2. Il sâagit toujours de trouver une solution au problĂšme du mal â soit pour lâĂ©carter, soit pour le rĂ©parer â Ă travers un rituel magique mis en Ćuvre par la communautĂ© en tant que telle. La dĂ©signation puis lâexpulsion hors du corps social du porteur du mal permet en mĂȘme temps, et par contrecoup, la restauration du consensus Ă lâintĂ©rieur du groupe, et donc sa rĂ©gĂ©nĂ©ration. Ă la limite, et dans une interprĂ©tation cosmique du rituel â comme par exemple Muller3 a pu lâobserver chez les Rukuba du Nigeria central, dans un rituel appelĂ© kugo â, câest le Monde quâil sâagit de remettre en ordre », de rĂ©parer. 4 â Câest la tendance dâHenri Baruk dans Psychiatrie morale expĂ©rimentale individuelle et sociale, PU ... 5 â Cf. RenĂ© Girard, La violence et le sacrĂ©, Grasset, 1972 ; Le bouc Ă©missaire, Grasset, 1983 ; La r ... 6 â Pierre-AndrĂ© Taguieff, Sur une argumentation anti-juive de base. Lâauto-victimisation du narrat ... 3MĂȘme si le rituel sây prĂȘte â par rĂ©fĂ©rence Ă la notion de faute », de pĂ©chĂ© » â, il faut cependant Ă©viter une interprĂ©tation morale, psychologisante, du concept du bouc Ă©missaire4 ; tout autant dâailleurs que lâinterprĂ©tation fondamentaliste qui fait du bouc Ă©missaire, Ă travers la maĂźtrise de la violence quâil permet, le fondement du social5. En utilisant le concept de bouc Ă©missaire », on veut signifier quâon cherche Ă rendre compte du fonctionnement du social Ă lâaide de la reprĂ©sentation modĂšle dâun mĂ©canisme â parmi dâautres possibles â qui permet aux acteurs sociaux de rĂ©soudre symboliquement certains problĂšmes qui se posent Ă eux, et quâil leur serait socialement difficile de rĂ©soudre autrement. Certes, le choix du bouc Ă©missaire nâest pas entiĂšrement arbitraire â il doit satisfaire Ă certaines conditions â, mais ce quâil faut dâabord analyser, câest le processus mĂȘme de lâaction collective et la croyance sur laquelle elle repose. Il faut comprendre pourquoi les acteurs sociaux ont recours Ă ce type de stratĂ©gie, et, refusant le piĂšge du discours auto-victimaire6, sâintĂ©resser dâabord au bourreau avant dâenvisager le rĂŽle de sa victime. 1 â Le fonctionnement dâun systĂšme 7 â Jean Piaget, Biologie et connaissance, Gallimard, 1967, p. 243 sq. 8 â W. R. Ashby, Requisite variety and its implication for the control of complex systems », Ăybern ... 4On peut considĂ©rer que toute sociĂ©tĂ© â et tout segment de celle-ci toute organisation formellement dĂ©finie â est un systĂšme qui, dans des conditions normales et optimales de fonctionnement, dispose dâune certaine marge de manĆuvre pour rĂ©pondre Ă la variabilitĂ© des situations. Le systĂšme est alors capable de gĂ©rer les perturbations de son environnement dans la mesure oĂč celles-ci restent Ă lâintĂ©rieur de certaines limites, il maĂźtrise diffĂ©rents processus qui lui permettent soit de sâadapter aux perturbations â assimilation et accommodation, au sens de J. Piaget7 â, soit dâapporter une solution aux perturbations elles-mĂȘmes â feedback rééquilibrant, nĂ©gatif. Un systĂšme rigide sera alors un systĂšme qui nâaccepte de sâadapter quâĂ de faibles perturbations, tandis quâun systĂšme souple acceptera une plus grande variabilitĂ©. On retrouve lĂ la loi de variĂ©tĂ© requise » dâAshby8. Et on peut ajouter ici que si, synchroniquement, il y a des diffĂ©rences entre systĂšmes, un mĂȘme systĂšme peut, diachroniquement, Ă©voluer, par exemple se rigidifier par Ă©puisement de ses rĂ©serves et donc par abaissement de niveau de sa variĂ©tĂ© propre. 5La question est alors de savoir ce qui se passe lorsque, dans lâenvironnement dâun systĂšme ouvert et du fait tout autant du degrĂ© dâanormalitĂ© de la perturbation que du degrĂ© de rigiditĂ© du systĂšme, cette limite acceptable est dĂ©passĂ©e, soit en nature, soit en amplitude. Dans le premier cas, il sâagit de lâapparition de lâ inconnu » subjectif au sens propre, dâun Ă©vĂ©nement qui nâa encore jamais Ă©tĂ© expĂ©rimentĂ© par le systĂšme et pour lequel celui-ci ne dispose pas immĂ©diatement de rĂ©ponse » adĂ©quate ; dans le second, les rĂ©ponses disponibles risquent de nâĂȘtre pas appropriĂ©es et leur mise en Ćuvre ne pas avoir un effet suffisant pour rĂ©soudre la crise qui dĂ©coule de la perturbation. Dans les deux cas, il y a blocage des possibilitĂ©s inventives, limitation dans lâĂ©laboration des projets, repli sur des positions dĂ©fensives. Ă moins dâĂ©clater, ce qui serait proprement contraire Ă son but qui est de subsister, le systĂšme va devoir gĂ©rer la perturbation, et, ne disposant pas dâassez de variĂ©tĂ© pour la gĂ©rer comme telle câest-Ă -dire y adapter son organisation, il va utiliser un mĂ©canisme rĂ©ducteur, dâautodĂ©fense et de protection individuelle ou collective, pour ramener la perturbation Ă quelque chose de connu, de stĂ©rĂ©otypĂ©. 9 â Henri Atlan, Entre le cristal et la fumĂ©e. Essai sur lâorganisation du vivant, Le Seuil, 1979, p. ... 6Ce mĂ©canisme ou processus que H. Atlan9 appelait dâĂ©vitement de la crise » transforme le signal quâest la perturbation en signe â câest-Ă -dire quâil le charge symboliquement et donc affectivement â, en mĂȘme temps quâil procĂšde Ă un changement de plan pour permettre le passage Ă lâaction â et par lĂ favoriser la catharsis. Lâapparition dâune perturbation anormale â incident, catastrophe â et des consĂ©quences non souhaitĂ©es qui en dĂ©coulent pour le systĂšme, pour son organisation et son fonctionnement, provoquent, chez les acteurs, anxiĂ©tĂ© et tension. Ces derniers ne peuvent que constater la perturbation câest une information qui ne contient pas en elle-mĂȘme son sens et son explication, et est donc proprement incomprĂ©hensible ». Mais cela ne peut ĂȘtre satisfaisant pour lâesprit qui cherche Ă comprendre câest-Ă -dire Ă dĂ©coder, ni pour lâaction qui a besoin de sâappuyer sur une comprĂ©hension â mĂȘme erronĂ©e â des situations. DâoĂč la transformation du signal en signe, passage du plan de la rĂ©alitĂ© tangible Ă celui des symboles, abstraits et conventionnels, câest-Ă -dire en un rapport, arbitraire et codĂ©, entre signifiant et signifiĂ©. Faire signe, câest donner sens Ă la perturbation en lui trouvant une cause, rĂ©elle ou symbolique, que cette cause soit Ă©laborĂ©e pour rĂ©pondre Ă la crise elle-mĂȘme ou, plutĂŽt, que lâon puise dans le stock disponible, dans les modĂšles culturels dans la mĂ©moire du systĂšme, des causes dĂ©jĂ plus ou moins institutionnalisĂ©es et ritualisĂ©es. 7Dans le cas du bouc Ă©missaire, cette cause est Ă la fois exogĂšne et individualisĂ©e elle est exogĂšne puisquâelle renvoie Ă autre chose quâĂ la perturbation elle-mĂȘme et quâelle court-circuite lâexamen des causes rĂ©elles â matĂ©rielles et/ou mentales â qui sont Ă lâorigine de la perturbation et de sa transformation en crise ; elle est individualisĂ©e puisquâelle fait explicitement appel Ă la responsabilitĂ© sous ses deux aspects de causalitĂ© et de volontĂ© dâun ĂȘtre ou dâun groupe. Non seulement lâĂȘtre et le groupe sont considĂ©rĂ©s comme Ă©tant en mesure de provoquer â dâĂȘtre Ă lâorigine de â la perturbation, mais encore on leur attribue la volontĂ© de lâavoir engendrĂ©e par inadvertance ou par malignitĂ©. 2 â Conditions dâacceptation dâun bouc Ă©missaire donnĂ© 10 â Cf. Jacques MĂ©lĂšse, Approche systĂ©mique des organisations. Vers une entreprise Ă complexitĂ© humai ... 11 â Une analyse psychanalytique de ce processus a Ă©tĂ© proposĂ©e par Imre Hermann, Psychologie de lâant ... 12 â Cf. Jean-LĂ©on Beauvois et Robert Joule, Soumission et idĂ©ologies. Psychosociologie de la rational ... 8On a donc ici un mode de rĂ©gulation trĂšs spĂ©cifique des situations de crise puisquâil ne sâagit pas, comme dans le cas des feedback classiques, dâune rĂ©troaction informationnelle ou Ă©nergĂ©tique qui transforme plus ou moins automatiquement une sortie en entrĂ©e, mais dâun processus dâaction10 dont lâeffet est de rĂ©duire la tension nĂ©e de la crise par projection sur un objet » marginalisable11. Il y a refus de modifier lâorganisation du systĂšme â mĂȘme si celui-ci tendra, par la suite, Ă Ă©voluer si la perturbation nâest pas accidentelle â et Ă©tablissement dâune connexion nouvelle » entre la perturbation et une cause symbolique mĂȘme si elle est puisĂ©e dans la mĂ©moire du systĂšme. Quelles que soient les conditions de mise en Ćuvre de ce processus, qui renvoient au systĂšme lui-mĂȘme, Ă sa structure et donc au pouvoir qui sây exerce, le mĂ©canisme du bouc Ă©missaire tient son efficacitĂ© rĂ©gulatrice de lui-mĂȘme, et parce que les acteurs sociaux acceptent â consciemment ou inconsciemment â cette efficacitĂ©. En cela, câest un processus de rationalisation12 qui permet dâaccĂ©der Ă une cohĂ©rence des reprĂ©sentations individuelles et /ou sociales en donnant une explication » apparemment rationnelle Ă la crise ; un tel processus sâinscrit donc dans une, ou au confluent de plusieurs stratĂ©gies essentiellement symboliques. 13 â G. Bonazzi, Pour une sociologie du bouc Ă©missaire dans les organisations complexes, Sociologie du ... 14 â Cf. L. Berkowitz et J. Green, The stimulus qualities of the scapegoat, Journal of abnormal and so ... 9En mettant lâaccent sur lâacceptation des acteurs sociaux, condition nĂ©cessaire du fonctionnement du processus dâĂ©missarisation, on retrouve le concept de crĂ©dibilitĂ© » utilisĂ© par G. Bonazzi13. En plus de la visibilitĂ© » et de la vulnĂ©rabilitĂ© », un bouc Ă©missaire devra, pour ĂȘtre socialement crĂ©dible, possĂ©der un certain nombre de qualitĂ©s » dont on pourra faire Ă©tat dans la quasi-nĂ©gociation qui mĂšne Ă sa dĂ©signation-acceptation. Dans le cas dâorganisations complexes formelles, câest sa position hiĂ©rarchique, câest-Ă -dire son rapport au pouvoir, qui apparaĂźt comme la plus importante sa marginalitĂ© â personnelle ou occasionnelle â nâĂ©tant que seconde, mĂȘme si elle permet dâaccroĂźtre la crĂ©dibilitĂ© du bouc Ă©missaire en lui donnant une certaine visibilitĂ©. Dans le cas de systĂšmes plus vastes, on pourrait penser en suivant R. Girard que câest la marginalitĂ© des victimes qui renforce leur crĂ©dibilitĂ©. Et le fait que les victimes soient parfois prĂ©parĂ©es » Ă leur rĂŽle de victime semble appuyer cette analyse. Mais cette marginalitĂ©, Ă©tant interprĂ©tĂ©e en termes de monstruositĂ©, renvoie elle aussi Ă la notion de pouvoir, non plus de participation au pouvoir au sein dâun ensemble hiĂ©rarchique, mais de contre-pouvoir, de pouvoir malĂ©fique qui sert dâexplication ultime Ă la crise elle-mĂȘme. Peu importe la rĂ©alitĂ© objective, la diffĂ©rence qui marque » le bouc Ă©missaire ; sa crĂ©dibilitĂ© sâappuie, dans tous les cas, sur la croyance, le plus souvent non fondĂ©e, quâil dĂ©tient un pouvoir suffisant pour provoquer la crise, que sa position dans le systĂšme lui permet dâagir sur son fonctionnement et de le perturber ; quâil peut donc ĂȘtre cause et responsable de ce qui advient14. Un bon » bouc Ă©missaire est alors celui pour lequel la croyance en un pouvoir occulte de niveau acceptable est suffisamment rĂ©pandue dans le systĂšme pour que les acteurs consentent Ă le considĂ©rer comme tel. Câest aussi ce qui explique que, selon les sociĂ©tĂ©s et au sein mĂȘme dâune sociĂ©tĂ©, on peut trouver plusieurs types de bouc Ă©missaire celui qui est bouc Ă©missaire dans une sociĂ©tĂ© est celui qui est le plus crĂ©dible, compte tenu des modĂšles culturels et donc du systĂšme de croyance qui ont cours dans cette sociĂ©tĂ© Ă un moment donnĂ© ; et sâil y a plusieurs boucs Ă©missaires, simultanĂ©ment ou concurremment, câest quâils remplissent des fonctions distinctes â ils ne sont pas utilisĂ©s dans les mĂȘmes contextes â ou que leur degrĂ© de crĂ©dibilitĂ© nâest pas identique pour lâensemble des acteurs sociaux. 15 â RenĂ© Girard, La route antique des hommes pervers, Grasset, 1985. 10Mais, en mĂȘme temps, le bouc Ă©missaire ne peut possĂ©der de pouvoir rĂ©el suffisant, car dans ce cas il lui serait possible dâĂ©chapper Ă son rĂŽle. Câest dâailleurs pour cela quâil est prĂ©parĂ©, conditionnĂ©, afin de nâĂȘtre pas en mesure de rĂ©sister efficacement au rĂŽle quâon lui fait jouer. Si tel Ă©tait le cas, câest le mĂ©canisme mĂȘme du bouc Ă©missaire qui ne pourrait plus fonctionner la rĂ©sistance de lâĂ©ventuel bouc Ă©missaire dĂ©signĂ©, comme le montre R. Girard15 en Ă©tudiant Le Livre de Job ou encore Antigone de Sophocle, bloque le dĂ©roulement du processus et en rĂ©vĂšle lâinanitĂ©. Pour que le mĂ©canisme victimaire puisse aboutir Ă son terme â qui est la rĂ©solution de la crise au sein de la communautĂ© â il faut que la victime soit dans lâimpossibilitĂ© volontaire ou contrainte de rĂ©sister Ă ce quâelle subit, quâelle soit en quelque sorte consentante » au rĂŽle quâon lui fait jouer, en tout cas quâelle soit vulnĂ©rable. Ainsi, la crĂ©dibilitĂ© dâun bouc Ă©missaire donnĂ© sera fonction Ă la fois de son absence de pouvoir rĂ©el et de la croyance quâil possĂšde un pouvoir occulte, fantasmĂ©, dont sa marginalitĂ© â sa monstruositĂ© â est le signe. 16 â Niel J. Smelser, Theory of collective behaviour, London, 1962. 11Le rĂŽle jouĂ© par ce que N. J. Smelser16 appelle les prĂ©requis de la formation et de la diffusion du processus dâĂ©missarisation apparaĂźt comme central dans lâĂ©tablissement de cette crĂ©dibilitĂ© â et en constitue en quelque sorte sa plausibilitĂ© ». Non seulement lâattitude de autoritĂ© » compĂ©tente constitue lâun des paramĂštres Ă prendre en compte, mais aussi lâassise rĂ©elle sur laquelle peut se dĂ©velopper la croyance, dâune part, et des conditions de gĂ©nĂ©ralisation de cette croyance, dâautre part. Une croyance, mĂȘme irrationnelle, ne peut devenir socialement acceptable que si elle repose sur un certain nombre de donnĂ©es factuelles, dont lâinterprĂ©tation contribue Ă la croyance. Pour cela, tout clivage ou marquage antĂ©rieur Ă lâapparition de la crise, de mĂȘme que toute institutionnalisation prĂ©alable dâun type de bouc Ă©missaire donnĂ©, peut fournir cette base factuelle sur laquelle sâĂ©difie la croyance. On peut ajouter ici, Ă propos du dĂ©bat sur lâinnocence ou la culpabilitĂ© de la victime bouc Ă©missaire, que cette croyance en un pouvoir occulte est dâun autre ordre que ce que la victime est et fait elle-mĂȘme ; mais que ce quâelle est et fait â volontairement ou forcĂ©e â concourt Ă la croyance. Ainsi le rĂŽle jouĂ© ou tenu par la victime dans la vie rĂ©elle peut aider Ă la formation et Ă la diffusion de cette croyance, alors que cette victime reste innocente » de ce qui fait lâaccusation mĂȘme sur laquelle se fonde le mĂ©canisme du bouc Ă©missaire. Le caractĂšre stĂ©rĂ©otypĂ© et parfois contradictoire de lâaccusation en est un indicateur. 17 â J. Gallagher et P. Burke, Scapegoating and leader behaviour, Social Forces, 1974, n°19, p. 481-48 ... 18 â Serge Moscovici, Psychologie des minoritĂ©s actives, PUF, 1979, p. 121 sq. 12Mais encore faut-il, pour que la croyance ne reste pas au stade du discours et quâelle puisse engendrer lâaction collective, quâelle ait Ă©tĂ© rĂ©pandue Ă travers le systĂšme, afin de devenir une reprĂ©sentation suffisamment commune pour ĂȘtre prĂ©gnante. La gĂ©nĂ©ralisation de la croyance, sa diffusion Ă travers le corps social et sa rĂ©ception comme une Ă©vidence non critiquable par le plus grand nombre constituent donc des conditions du passage Ă lâacte. Tout ce qui facilite cette gĂ©nĂ©ralisation, et en particulier la position de pouvoir de celui ou de ceux qui se chargent de la diffusion de la croyance, facilite en mĂȘme temps la crĂ©dibilitĂ© sociale du bouc Ă©missaire dĂ©signĂ©17. LâautoritĂ© et le savoir-faire des diffuseurs », leur style de comportement »18 sont ainsi des conditions qui aident Ă la gĂ©nĂ©ralisation de la croyance, en lui donnant en quelque sorte un aval et en accroissant sa crĂ©dibilitĂ©. Câest ce qui explique aussi que lâexpĂ©rience personnelle a peu dâinfluence sur la croyance, mĂȘme et surtout si elles sont en contradiction. 19 â Denise Van Caneghem, AgressivitĂ© et combativitĂ©, PUF, 1978, p. 124. 13La dĂ©signation-acceptation dâun bouc Ă©missaire aboutit Ă la rĂ©solution de la crise. Cette rĂ©solution sâopĂšre, Ă travers lâaction collective, par catharsis. Comme le remarque D. Van Ganeghem19, il faut distinguer deux formes de catharsis la catharsis dâabrĂ©action qui libĂšre les individus de leur tension affective, et la catharsis dâintĂ©gration qui oriente la dynamique personnelle vers dâautres objets en mĂȘme temps quâelle Ă©lĂšve les seuils de tolĂ©rance aux frustrations. Ces deux dimensions sont prĂ©sentes au sein du processus de rĂ©solution de la crise par le mĂ©canisme du bouc Ă©missaire. Ă la fois, lâaction contre le bouc Ă©missaire constitue un moyen pour lâindividu de se dĂ©charger sur lâautre du potentiel de tension accumulĂ© dans la phase prĂ©liminaire oĂč le constat de la crise engendre lâanxiĂ©tĂ© ; mais aussi, le fait de partager en groupe les mĂȘmes croyances et dâagir en commun contre un bouc Ă©missaire extĂ©riorisĂ© par rapport au groupe entraĂźne une identification qui constitue une rĂ©ponse Ă la situation de perte dâidentitĂ© nĂ©e de la crise. On peut ajouter quâil nâest pas nĂ©cessaire que les acteurs soient physiquement rassemblĂ©s pour que le mĂ©canisme puisse fonctionner il suffit que la croyance soit partagĂ©e, dâoĂč lâimportance de la propagande. 14Le type de sanction » infligĂ©e Ă la victime tout autant que la possibilitĂ© de rĂ©pĂ©tition du rituel formel ou non sont liĂ©s Ă ces deux formes de catharsis et sont Ă interprĂ©ter en fonction des modĂšles culturels qui ont cours dans le systĂšme social considĂ©rĂ©. Il nâest pas vrai que le bouc Ă©missaire doive ĂȘtre nĂ©cessairement tuĂ© â mĂȘme si câest lĂ une forme courante de sanction » infligĂ©e Ă un bouc Ă©missaire. Une sanction moins drastique peut ĂȘtre aussi efficace, dans la seule mesure oĂč elle est acceptĂ©e par le groupe, et donc crĂ©dible pour lui, compte tenu de son systĂšme de reprĂ©sentation. Il sâagit de faire en commun catharsis dâintĂ©gration une action suffisante pour provoquer la dĂ©charge de la tension catharsis dâabrĂ©action en se mĂ©nageant la possibilitĂ© de refaire la mĂȘme action ou une autre ayant un effet semblable, si la situation lâexige. Mais il est vrai, comme le remarquait R. Girard, que ce qui est institutionnalisĂ©, ritualisĂ©, risque de sâuser mĂ©moire et censure pouvant ici jouer un rĂŽle dans lâusure du rituel, en faisant Ă©voluer les modĂšles culturels du systĂšme, et que pour atteindre un effet semblable il faille soit augmenter la dose », soit rechercher un autre bouc Ă©missaire plus performant, soit encore abandonner le mĂ©canisme lui-mĂȘme du bouc Ă©missaire pour se rĂ©soudre Ă des changements dans lâorganisation du systĂšme, afin dâapporter une rĂ©ponse adĂ©quate Ă la crise elle-mĂȘme. 3 â Essai de formalisation 15On peut rĂ©sumer cette premiĂšre analyse du mĂ©canisme du bouc Ă©missaire en notant que tout systĂšme social comporte plusieurs types dâacteurs. Deux en particulier ont des rĂŽles spĂ©cifiques les autoritĂ©s » qui disposent du monopole du pouvoir de dĂ©cision Ă lâintĂ©rieur du systĂšme mĂȘme si câest en relation avec tous les autres acteurs, et les meneurs » qui jouent un rĂŽle dans lâĂ©laboration et la diffusion des reprĂ©sentations socialement acceptables par le groupe, et donc des cadres de rĂ©fĂ©rences idĂ©ologiques Ă lâintĂ©rieur duquel lâaction doit nĂ©cessairement sâinscrire. Ces deux types dâacteurs peuvent nâen faire quâun, dans des situations concrĂštes rĂ©elles, mais, leurs rĂŽles nâĂ©tant pas identiques, il convient de les distinguer. Dans la mise en Ćuvre des persĂ©cutions antisĂ©mites, la position respective de ces deux types dâacteurs â qui occupe le supremum du systĂšme ? â est cardinale. Normalement, lâ autoritĂ© », qui dispose de la lĂ©gitimitĂ© et du monopole de la violence, est maĂźtresse du jeu. Ce nâest donc que si elle acquiesce, de son plein grĂ© ou non, Ă la croyance commune, ou si elle dĂ©missionne devant elle, que la stratĂ©gie du bouc Ă©missaire pourra ĂȘtre dĂ©cidĂ©e. 16Dans le cas dâune sociĂ©tĂ© en situation de fonctionnement anormal, le groupe dâacteurs est soumis Ă une perturbation quelconque. Dans lâinterface entre le systĂšme des acteurs et lâenvironnement, si la perturbation est perçue comme crise », elle est source dâanxiĂ©tĂ© dont les acteurs vont tenter de rĂ©duire les effets. Ces acteurs disposent dâun certain nombre dâinformations â souvent incomplĂštes et mĂȘme erronĂ©es â Ă la fois sur la structure de leur propre systĂšme en particulier sur son agencement en divers Ă©lĂ©ments et sur les clivages qui le traversent, sur la nature de la perturbation et â en consultant la mĂ©moire du systĂšme â sur les solutions qui ont dĂ©jĂ Ă©tĂ© adoptĂ©es si tel est le cas pour rĂ©soudre les perturbations identiques ou similaires. Ainsi va sâĂ©laborer, au sein du groupe dâacteurs tout entier, une image ou reprĂ©sentation de la crise quâil subit, et de la causalitĂ© Ă laquelle elle peut ĂȘtre rattachĂ©e. Cette image ou reprĂ©sentation peut ĂȘtre directement puisĂ©e dans les modĂšles culturels du groupe et/ou se former sous lâinfluence dâun ou de plusieurs acteurs â les meneurs » â qui proposent au groupe leur interprĂ©tation de la situation. Pour aboutir Ă lâadoption par le groupe dâune reprĂ©sentation donnĂ©e â dâune croyance socialement acceptable â il faut, dâune part, que celle-ci prĂ©sente un niveau suffisant de crĂ©dibilitĂ©, câest-Ă -dire quâelle soit cohĂ©rente avec ce que les acteurs perçoivent de la situation globale, et quâelle leur paraisse suffisamment liĂ©e Ă la crise elle-mĂȘme ; il faut, dâautre part, quâelle se soit diffusĂ©e dans le groupe afin de devenir la reprĂ©sentation acceptĂ©e du plus grand nombre. 17Dans ces conditions peut se dessiner pour le groupe une stratĂ©gie dâaction qui, Ă terme, permet de rĂ©soudre la crise. Si la stratĂ©gie choisie est celle du bouc Ă©missaire, la rĂ©solution de la crise sâopĂšre par catharsis â en provoquant Ă lâintĂ©rieur du groupe un mouvement de solidaritĂ©, en mĂȘme temps que se rĂ©alise une dĂ©charge de tension par le rejet de la victime dĂ©signĂ©e. Ă plus long terme, cette stratĂ©gie dâaction peut rĂ©agir feedback Ă la fois au niveau des modĂšles culturels et donc sur la mĂ©moire du systĂšme en fournissant un exemple dâapplication du mĂ©canisme du bouc Ă©missaire dans une situation donnĂ©e â et, si ce mĂ©canisme a dĂ©jĂ Ă©tĂ© utilisĂ©, il sâagira dâun exemple supplĂ©mentaire qui, selon les conditions, peut jouer ou non un rĂŽle de renforcement, et au niveau de la structuration du systĂšme oĂč le mĂ©canisme peut engendrer ou renforcer les clivages qui seront utilisĂ©s par la suite comme source de crĂ©dibilitĂ©. 18Ainsi, le modĂšle du bouc Ă©missaire permet, nous semble-t-il, dâintĂ©grer dans un ensemble plus complexe plusieurs thĂ©ories partielles. Câest un modĂšle du comportement de lâacteur les thĂ©ories psychologiques et psychanalytiques tirĂ©es de lâobservation des acteurs permettent dâĂ©clairer le choix-acceptation de ce type de stratĂ©gie, Ă travers les caractĂ©ristiques de la personnalitĂ© et de lâhistoire de chaque acteur. En mĂȘme temps, le modĂšle du bouc Ă©missaire fait appel Ă la notion de modĂšle culturel de mĂ©moire on peut considĂ©rer que les thĂ©ories idĂ©ologiques sont des tentatives dâexplication de la formation de ces modĂšles culturels de cette mĂ©moire, Ă travers dâune part lâhistoire et dâautre part lâĂ©laboration de lâidentitĂ© du groupe. De plus, la stratĂ©gie du bouc Ă©missaire utilise des reprĂ©sentations codĂ©es de la victime les thĂ©ories du discours offrent les outils de dĂ©cryptage nĂ©cessaires. Par ailleurs, la dĂ©signation dâun bouc Ă©missaire donnĂ© sâappuie sur la rĂ©alitĂ© des clivages qui traversent le systĂšme social, et renvoie donc Ă lâanalyse des contacts entre groupes et de la structure de classes. Enfin, la mise en Ćuvre dâune stratĂ©gie de bouc Ă©missaire a une finalitĂ© politique, liĂ©e soit Ă la conquĂȘte, soit au maintien dâune position de pouvoir, et relĂšve donc dâune analyse du fonctionnement politique du systĂšme, groupe ou sociĂ©tĂ©. B â Le cas de lâantisĂ©mitisme allemand 20 â Cf. Saul FriedlĂ€nder, LâantisĂ©mitisme nazi. Histoire dâune psychose collective, Le Seuil, 1971, p ... 21 â Shulamit Volkov, Antisemitism as a cultural code. Reflexion on the history and historiography on ... 19Il est banal de rappeler que le contexte allemand, en ce qui concerne lâantisĂ©mitisme, est spĂ©cifique prĂ©sence continue de communautĂ©s juives importantes, influence de lâantijudaĂŻsme luthĂ©rien, imposition en mars 1812 de lâĂ©mancipation Ă la suite des conquĂȘtes napolĂ©oniennes20. En fait, sur le fond de lâantisĂ©mitisme mĂ©diĂ©val restĂ© vivace, il y a, tout au long du XIXe siĂšcle en Allemagne, rĂ©utilisation et rĂ©actualisation des mĂȘmes rĂ©flexes pour rĂ©pondre Ă la nouvelle situation nĂ©e de la modernitĂ©. Avec le nazisme, il y a Ă la fois continuitĂ© des thĂšmes et renouvellement des significations21 dans un contexte diffĂ©rent, en particulier du fait de la nature pseudo-religieuse » du rĂ©gime. Une partie notable de la classe cultivĂ©e, en particulier de la classe aristocratique et de la classe moyenne, utilisa lâantisĂ©mitisme et lâidĂ©e dâune conjuration juive contre lâAllemagne pour rendre compte de la crise morale qui apparaĂźt dĂšs le XIXe siĂšcle et qui va se prolonger et sâexacerber Ă travers le XXe siĂšcle, la RĂ©publique de Weimar et le IIIe Reich. 1 â LâAllemagne wilhelmienne la crise morale 22 â Pierre Vaydat, Philosophie allemande et ethnocentrisme au commencement du XIXe siĂšcle, Annales du ... 23 â P. G. Pulzer, The rise ofpolitical anti-semitism in Germany and Austria, New York, 1964 ; Richard ... 24 â Hans Rosenberg, Grosse Depression und Bismarckzeit, Berlin, 1967 citĂ© par Saul FriedlĂ€nder, Lâan ... 20LâĂ©mergence de la Nation allemande », en effet, Ă partir dâune conception linguistique et culturelle qui avait Ă©tĂ© celle de Goethe et de Lessing22, est perçue comme la rĂ©alisation dâune potentialitĂ© largement mythique puisque dĂ©finie comme une nĂ©gation le morcellement de lâAllemagne est vu comme une consĂ©quence de la politique des autres Ătats europĂ©ens, en particulier de la France. La mise en Ćuvre du processus dâunification allemande, engagĂ© sous la direction de Bismarck aprĂšs la victoire de la Prusse sur lâAutriche en 1866 et qui sâaccĂ©lĂšre aprĂšs le conflit franco-prussien de 1870 et la crĂ©ation du Reich en 1871, en exacerbant le nationalisme, provoque en fait une crise profonde dont les consĂ©quences politiques et sociales alimenteront les poussĂ©es antisĂ©mites. Et cela dâautant plus que lâidĂ©ologie antisĂ©mite va servir dâarme politique, dâabord Ă travers des partis explicitement antisĂ©mites, ensuite par les grands partis Ă©tablis et Ă partir de 1879 par le chancelier lui-mĂȘme23. Il sâagit donc dâune crise dâidentitĂ© dont lâissue sera nĂ©cessairement particulariste, centrĂ©e sur la supĂ©rioritĂ© allemande â recherche dâantĂ©rioritĂ©, dâauthenticitĂ©, de puretĂ© â et sur le rejet des ennemis extĂ©rieurs et intĂ©rieurs Ă lâAllemagne. Cette crise se trouve encore amplifiĂ©e par lâaccroissement dĂ©mographique, qui exerce tout au long du XIXe siĂšcle une forte pression sur lâensemble du systĂšme social, avec en particulier lâapparition dâune classe moyenne urbaine de plus en plus nombreuse ; et par le contexte Ă©conomique qui est, dans la seconde moitiĂ© du XIXe siĂšcle, celui dâun dĂ©veloppement industriel extraordinairement accĂ©lĂ©rĂ© â parce quâen retard sur celui des autres pays de lâEurope de lâOuest â et qui nâest pas exempt de soubresauts conjoncturels, comme les deux rĂ©cessions particuliĂšrement sĂ©vĂšres de 1873-1878 et de 1890-189424. 25 â CitĂ©s par Saul FriedlĂ€nder, LâantisĂ©mitisme nazi, Le Seuil, 1971, p. 73. Voir aussi Jean-Pierre ... 21Les consĂ©quences sociales de ces transformations sont immenses remodelage de la hiĂ©rarchie sociale elle-mĂȘme, introduction dâun nouveau systĂšme de valeurs conduisant en fait Ă un nouvel exercice de lâappartenance sociale. La rĂ©action dans les milieux quâon peut appeler conservateurs » au sens large, mais aussi dans certains milieux de gauche qui condamnaient le dĂ©veloppement du capitalisme sauvage, fut alors une trĂšs profonde inquiĂ©tude sociale et culturelle. Ils en appelaient de ce fait Ă un nationalisme autoritaire », Ă un gouvernement qui saurait rĂ©tablir lâordre, et voyaient dans la soumission de lâindividu Ă la communautĂ© nationale » la seule alternative au matĂ©rialisme et Ă lâĂ©goĂŻsme modernes ; et cela dâautant plus facilement que, depuis Luther, la pensĂ©e allemande Ă©tait fortement ancrĂ©e dans le principe de lâobĂ©issance aux autoritĂ©s constituĂ©es. Ce nationalisme prit alors une forte connotation raciste puisquâil Ă©tait fondĂ© sur lâexaltation de tout ce qui Ă©tait Allemand », sur le sol et le sang. Lorsque Bockel par exemple Ă©crit que le peuple allemand doit, grĂące Ă lâantisĂ©mitisme, apprendre Ă se sentir Ă nouveau en tant que race germanique opposĂ© Ă la race juive », ou lorsque Paul de Lagarde affirme que les Juifs, comme Ă©trangers, empĂȘchent lâachĂšvement de la mission raciale du peuple allemand »25, ils montrent comment, sous des expressions racistes, les Juifs leur servent de substitut Ă un sentiment national peu assurĂ©, et que leur expulsion a pour objet de rĂ©aliser une homogĂ©nĂ©isation artificielle. 22On retrouve ici le processus dâĂ©missarisation qui permet de sâaffirmer par la nĂ©gation de lâautre. Gomme les Espagnols du XVIe siĂšcle, les Allemands du XIXe siĂšcle semblent dans des conditions diffĂ©rentes qui indiquent les limites de lâanalogie avoir besoin dâun groupe suffisamment distinct â au moins dans lâimagination populaire â et traditionnellement mĂ©prisĂ© comme faire-valoir de leur propre identitĂ©. Ils se donnent un bouc Ă©missaire dans le Juif honni afin de supplĂ©er Ă lâabsence des fondements nĂ©cessaires Ă une dĂ©finition concrĂšte de leur identitĂ© nationale. Il sâagit donc bien de la quĂȘte dâune identitĂ© culturelle, mais dĂ©finie nĂ©gativement. Que les Juifs aient loyalement essayĂ© de sâintĂ©grer dans la sociĂ©tĂ© qui, lĂ©galement, leur avait ouvert ses portes nâentre pas ici en ligne de compte, dans la mesure oĂč ce nâest pas le Juif rĂ©el mais le Juif imaginaire â miroir de lâAllemand imaginaire quâon cherche Ă Ă©laborer â qui se trouve au fondement du mĂ©canisme. Partant de cette donnĂ©e de base que le Juif Ă©tait dangereux », lâassimilation pouvait mĂȘme alors ĂȘtre interprĂ©tĂ©e comme une stratĂ©gie dâinfiltration quâil fallait contrer. 2 â LâAllemagne de Weimar lâimpuissance de la RĂ©publique 26 â LĂ©on Poliakov, Histoire de LâantisĂ©mitisme, IV LâEurope suicidaire, Calmann-LĂ©vy, 1977, p. 350. 23AprĂšs la dĂ©faite de 1918 et les rĂ©volutions qui ont suivi â et oĂč de nombreux Juifs, rĂ©els ou imaginaires, jouĂšrent un rĂŽle quâon eut tĂŽt fait dâexagĂ©rer â, lâĂ©tablissement de la RĂ©publique de Weimar nâapporta nullement la paix sociale espĂ©rĂ©e. DĂšs le dĂ©but, le gouvernement rĂ©formiste libĂ©ral dut faire face Ă des contestations qui affaiblissaient le rĂ©gime et permirent surtout une agitation de droite que la pseudo-stabilitĂ© des annĂ©es 1924-1929 ne fit quâocculter temporairement, et que lâĂ©lection du marĂ©chal Hindenburg en 1926 accentua. Or cette rĂ©publique tant dĂ©criĂ©e fut, sans tarder, caractĂ©risĂ©e comme une rĂ©publique juive » â de la mĂȘme maniĂšre que les rĂ©volutions, celle de Russie rĂ©ussie, celles manquĂ©es dâAllemagne, Ă©taient des rĂ©volutions juives ». Pourtant le nombre des politiciens juifs, sâil fut relativement important au moment de la crĂ©ation de la RĂ©publique, fut bien discret au cours des quatorze annĂ©es de son existence et au sein des dix-neuf ministĂšres quâelle compta26. Ils furent finalement moins nombreux sous Weimar que sous le Second Reich. 27 â Cf. Michael N. Dobkowski et Isidor Wallimann Ă©d., Towards the Holocaust. The social and economi ... 28 â Walter Laqueur, Weimar, a cultural history, 1918-1933, London, 1974. 24Plusieurs Ă©lĂ©ments permirent dâaccrĂ©diter cette assimilation la participation de Walter Rathenau au gouvernement ses assassins croyaient quâil Ă©tait lâun des Sages de Sion, dont les Protocoles Ă©taient censĂ©s ĂȘtre le programme27 ; la part prise par un certain nombre de Juifs, en particulier par des hommes comme Krauss Ă Vienne, Tucholsky Ă Berlin, Ă la vie culturelle de Weimar28. Ainsi, la haine des milieux conservateurs se trouva-t-elle exacerbĂ©e par lâimpression que les Juifs, en gĂ©nĂ©ral, tiraient parti de la position qui leur avait Ă©tĂ© offerte par la RĂ©publique pour attaquer lâAllemagne ou la mettre en pĂ©ril. Par ailleurs, le contact pendant la guerre de lâarmĂ©e allemande avec les Juifs de lâEst, essentiellement du schtetl polonais, avait fait dĂ©couvrir une population traditionnelle, Ă lâaspect extĂ©rieur Ă©trange, souvent misĂ©rable, trĂšs diffĂ©rente des Juifs assimilĂ©s dâAllemagne. Cette rencontre avec le Juif conforme Ă la caricature antisĂ©mite sera pour beaucoup une rĂ©vĂ©lation, en mĂȘme temps que la dĂ©monstration de lâauthenticitĂ© de cette caricature. Cette impression sera encore renforcĂ©e, au cours de la guerre, par lâarrivĂ©e de 35 Ă 40 000 travailleurs juifs polonais transfĂ©rĂ©s dans le Reich. Si la proportion des Juifs dans la population allemande est plus que modeste â 0,9 % en 1925, 0,9 % en 1933 â, leur concentration dans certaines rĂ©gions et dans certaines villes, et le maintien dâune immigration de Juifs de lâEst accentuĂšrent leur visibilitĂ©, rendant par lĂ possible la propagande antisĂ©mite. Ainsi la transformation de la question sociale » en une question juive », lâattribution des malheurs de lâAllemagne Ă la prĂ©sence juive et Ă son activitĂ© anti-allemande, qui avaient dĂ©jĂ Ă©tĂ© suggĂ©rĂ©es avant la guerre, vont devenir dans les premiĂšres annĂ©es de la RĂ©publique de Weimar une Ă©vidence pour une fraction de plus en plus importante de la population. 29 â Norman Cohn, Histoire dâun mythe. La conspiration mondiale juive et les Protocoles des Sages de ... 30 â Pierre Sorlin, LâantisĂ©mitisme allemand, Flammarion, 1969, p. 68. 31 â Cf. Norman Cohn, Histoire dâun mythe, Gallimard, 1967, p. 137. 25Dâautant plus que la lĂ©gende du coup de poignard dans le dos », formulĂ©e dĂšs la fin de la guerre par le marĂ©chal Hindenburg pour rendre compte de la dĂ©faite, se trouve rapidement accĂ©der au statut de credo officiel. La thĂ©orie du complot, dans le contexte de la crise Ă©conomique, pouvait alors se dĂ©velopper sans rĂ©sistance, dâautant plus que la simultanĂ©itĂ© des mouvements rĂ©volutionnaires en Russie 1917 en Allemagne 1919, en Autriche et en Hongrie, encourageait cette vision dâun animateur unique poursuivant un seul but. Câest en 1920 que les Protocoles des Sages de Sion furent traduits en allemand29. On peut-ĂȘtre surpris de lâaudience que ce programme dĂ©lirant de conquĂȘte mondiale, exposĂ© par un Juif inconnu, devant un public indĂ©terminĂ©, dans des circonstances obscures et sans lieu dĂ©fini »30 a rencontrĂ© â et rencontre toujours â dans le public. Mais sa fonction sociale dans lâAllemagne en crise, oĂč il sert Ă dĂ©culpabiliser et Ă rassurer toute une partie de la population, depuis lâarmĂ©e jusquâaux classes moyennes dont les positions politiques et Ă©conomiques risquaient dâĂȘtre dĂ©stabilisĂ©es, explique quâun tel faux ait pu paraĂźtre conforme Ă la rĂ©alitĂ© imaginĂ©e ; dâautant plus que ce type de littĂ©rature, donnant bonne conscience Ă ceux qui cherchaient Ă rejeter sur dâautres la responsabilitĂ© de leur propre incapacitĂ©, sâĂ©tait abondamment multipliĂ©31. 26Par de multiples aspects, politiques, Ă©conomiques, sociologiques, idĂ©ologiques, lâantisĂ©mitisme sert, Ă lâĂ©poque de la RĂ©publique de Weimar, de dĂ©nominateur commun Ă tous ceux qui, pour des raisons diverses, sâopposent Ă la sociĂ©tĂ© qui se construit sous lâĂ©gide, du libĂ©ralisme. Lâanticapitalisme de droite et de gauche et lâantiparlementarisme des nostalgiques de la monarchie se retrouvaient sur ce seul terrain commun possible avec tous ceux que la guerre, la dĂ©faite et la crise avaient Ă©branlĂ©s et mĂȘme angoissĂ©s ; mais tant quâils restaient dispersĂ©s au sein de multiples groupes et fractions que tout le reste sĂ©parait, tant que leurs intĂ©rĂȘts profonds divergeaient et quâaucun mouvement de rassemblement ou quâaucun fĂ©dĂ©rateur ne venait contrebalancer, cet antisĂ©mitisme violent, gĂ©nĂ©ralement verbal et thĂ©orique, mais Ă lâoccasion physique, ne pouvait dĂ©passer un certain seuil ; et peut-ĂȘtre mĂȘme ne le cherchaient-ils pas. Les Juifs Ă©taient dâexcellents boucs Ă©missaires pour lâAllemagne, non parce que leur exclusion permettait de rĂ©soudre efficacement les problĂšmes qui se posaient Ă elle â et qui, comme lâinstabilitĂ© Ă©conomique, lâimpuissance politique, la dĂ©sorganisation sociale et lâinquiĂ©tude morale, ne faisaient que devenir de plus en plus aigus dâautant plus quâon refusa, de fait, aux rares hommes qui tentĂšrent quelque chose les moyens de leur politique. Les Juifs Ă©taient dâexcellents boucs Ă©missaires parce quâils Ă©vitaient aux Allemands de sâattaquer Ă cette tĂąche, et par lâaccusation de complot apportaient lâexplication, satisfaisante pour beaucoup, du dĂ©sastre oĂč ils Ă©taient plongĂ©s. Mais ce sentiment diffus de la responsabilitĂ© » juive, politiquement efficace dans une conjoncture particuliĂšre, restait instable ; pour conduire Ă une persĂ©cution systĂ©matique, il fut nĂ©cessaire de le thĂ©oriser de maniĂšre cohĂ©rente et de lâorganiser au sein dâune stratĂ©gie dâexercice du pouvoir ce fut lâĆuvre dâHitler et du nazisme. 3 â LâAllemagne nazie la perversion des normes dans lâindiffĂ©rence 32 â Cf. Eberhard Jackel, Hitler idĂ©ologue, Calmann-LĂ©vy, 1973. Saul FriedlĂ€nder, Lâextermination des ... 27Pour Hitler, le Juif est le symbole ou plus exactement la rĂ©alitĂ© mĂȘme du Mal dans la sociĂ©tĂ©, contre-idĂ©al social et rĂ©vĂ©lateur et cause des dĂ©sordres quâil faut rĂ©parer. Cette conception sâorganise Ă trois niveaux mĂ©taphysique, biologique et microbien, et constitue la synthĂšse modernisĂ©e du vieux fond mythique hĂ©ritĂ© du Moyen Ăge. Au niveau mĂ©taphysique, le Juif est un principe », le principe du mal destructeur tel quâil a Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ© par les Protocoles des Sages de Sion Hitler ne doute pas de leur authenticitĂ©. Aux Juifs est attribuĂ© un projet de domination mondiale par le capitalisme, ils dĂ©truisent lâorganisation Ă©conomique de la sociĂ©tĂ© et prolĂ©tarisent les masses, et par la rĂ©volution ils peuvent en mĂȘme temps confisquer le pouvoir Ă leur profit, dĂ©stabiliser la religion et la morale et Ă©tendre leur tyrannie32. Ce premier niveau, mĂ©taphysique, est articulĂ© sur le second niveau, biologique, puisque câest en tant quâils constituent une race » que les Juifs se dressent contre les autres races et quâils cherchent Ă les anĂ©antir. Pour Hitler, la race juive, incapable de productions culturelles supĂ©rieures, intellectuelles et artistiques, et qui nâa jamais fondĂ© de civilisation, sâest, au cours de lâhistoire, efforcĂ©e dâaccaparer ou de dĂ©truire lâĆuvre crĂ©atrice des autres races, de vivre Ă leur dĂ©pens, en parasite social. En cela, elle nâest pas seulement une race infĂ©rieure, elle est lâanti-race, non humaine par nature. La laideur physique et la corruption morale absolue qui la caractĂ©risent ne sont que des consĂ©quences de sa non-humanitĂ©. Mais, ce faisant, on glisse au troisiĂšme niveau, microbien, car cette anti-race est conçue comme un foyer dâinfection pour la sociĂ©tĂ© tout entiĂšre, et ce qui Ă©tait mĂ©taphore dans la thĂšse raciale devient rĂ©alitĂ© dans la thĂšse bactĂ©riologique. Le parasite social de la version raciale devient un bacille, un virus rĂ©ellement actif au sein de lâorganisme social, propagateur de maladie, corrupteur sexuel, non pas seulement symbole mais agent de la destruction incessante de la vie, souillure et impuretĂ©. 33 â Pierre-AndrĂ© Taguieff, Sur une argumentation anti-juive de base. Lâauto-victimation du narrateur, ... 28Lâarchitecture cohĂ©rente de ces trois niveaux permet Ă la fois de structurer les fantasmes antisĂ©mites traditionnels en les intĂ©grant dans une vision organiciste de la sociĂ©tĂ©, oĂč les principes du Bien et du Mal, de la SantĂ© et de la Maladie, se livrent une guerre inexpiable dont lâissue ne peut ĂȘtre que la rĂ©gĂ©nĂ©ration ou lâanĂ©antissement total ; et de rendre compte du passage de lâexclusion Ă lâextermination, câest-Ă -dire de la mise en Ćuvre dâune politique prophylactique en vue de lâĂ©radication du principe du mal et la rĂ©gĂ©nĂ©ration de la sociĂ©tĂ©. La thĂ©orie du complot, poussĂ©e Ă son extrĂȘme limite, bascule dans la Solution finale. Ici, le discours » est caractĂ©ristique du renversement victimaire qui est bien la constante de lâantisĂ©mitisme33 le bourreau tient sur la victime quâil sâapprĂȘte Ă sacrifier un langage mĂ©dicalisĂ© qui se veut celui, objectif, dâun observateur extĂ©rieur. 34 â Hannah Arendt, The origins of totalitĂ€rianism, 1951 tr. française dans Le systĂšme totalitaire, L ... 29Ce discours et cette idĂ©ologie ont un aspect instrumental, puisquâils permettent de crĂ©er les repoussoirs nĂ©cessaires Ă la mobilisation, en vue de lâexercice du pouvoir et pour rĂ©pondre Ă la crise identitaire. Mais, et câest ce qui rend difficile lâanalyse de lâantisĂ©mitisme nazi, celui-ci nâest pas quâinstrumental, et il nâest pas instrumental de la mĂȘme maniĂšre pour chacun des acteurs sociaux. Contrairement Ă ce que pensait H. Arendt34, Ă savoir que dans un rĂ©gime totalitaire lâidĂ©ologie est de moins en moins partagĂ©e lorsquâon monte dans la hiĂ©rarchie du pouvoir, dans le cas hitlĂ©rien, lâidĂ©ologie apparaĂźt comme prioritaire au centre du pouvoir et de plus en plus diluĂ©e lorsquâon sâen Ă©loigne. En ce sens, lâidĂ©ologie nazie, et lâantisĂ©mitisme qui en est le noyau, nâa pas le rĂŽle fonctionnel quâon lui prĂȘte dans lâanalyse des rĂ©gimes totalitaires â celui de leurrer les masses â, mais renvoie au processus du bouc Ă©missaire oĂč tous les acteurs, de maniĂšre diffĂ©renciĂ©e certes, sont convaincus Ă la fois de la rĂ©alitĂ© du danger quâexerce, Ă lâintĂ©rieur du corps social, lâindividu ou le groupe qui porte les marques stĂ©rĂ©otypĂ©es du bouc Ă©missaire, et de la possibilitĂ© de la rĂ©gĂ©nĂ©ration du corps social par lâexpulsion de cet individu ou de ce groupe. Si ce processus peut ĂȘtre mis en Ćuvre par une autoritĂ© cynique » qui ne croit pas elle-mĂȘme en la culpabilitĂ© de la victime, ce mĂȘme processus peut ĂȘtre mis en Ćuvre â et câest le cas du nazisme â par des dirigeants convaincus Ă la fois de la rĂ©alitĂ© de la culpabilitĂ© de la victime et de lâefficacitĂ© de lâexpulsion. Dans le cas nazi, la stratĂ©gie du bouc Ă©missaire, interprĂ©tĂ©e Ă lâintĂ©rieur dâune vaste vision cosmique, forme moderne de la guerre entre Gog et Magog, oĂč la Race des Seigneurs affronte la race des sous-hommes, a pour fonction, explicite, la rĂ©gĂ©nĂ©ration de lâhumanitĂ©, dâune façon analogique Ă ce quâexprimaient les participants rukuba au kugo, et a pour fonction implicite un transfert de responsabilitĂ©. 35 â S. A. Shentoub, Le rĂŽle des expĂ©riences de la vie quotidienne dans la structuration des prĂ©jugĂ©s ... 30LâantisĂ©mitisme est prĂ©sentĂ©, au fur et Ă mesure que le nouveau rĂ©gime sâinstalle et se heurte aux difficultĂ©s, comme le moyen efficace, nĂ©cessaire et suffisant pour rĂ©aliser la rĂ©gĂ©nĂ©ration de lâAllemagne et de toute lâhumanitĂ©. Pour cela, il Ă©volue en fonction mĂȘme des situations et des Ă©vĂ©nements, se radicalisant en mĂȘme temps que la crise sâamplifie. Il fonctionne Ă partir du centre et, parce que ce centre est dans une position de pouvoir, celui-ci est en mesure Ă la fois de disposer des techniques nĂ©cessaires pour rĂ©pandre son idĂ©ologie propre, et dâattirer et de sâattacher â y compris idĂ©ologiquement â ceux avec lesquels il accepte » de partager le pouvoir et qui lui sont nĂ©cessaires pour exercer ce pouvoir. Un effort gigantesque de propagande a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© afin que lâantisĂ©mitisme devienne un vĂ©ritable facteur de la politique extĂ©rieure et intĂ©rieure du rĂ©gime »35. Par lĂ sâest opĂ©rĂ©, dans le modĂšle culturel des Allemands soumis au rĂ©gime nazi, une rĂ©activation des lĂ©gendes et des mythes du passĂ©, dont la traduction affective, dans des expĂ©riences socialement vĂ©cues par les individus, devient automatique. 31Que Hitler, pour des raisons qui renvoient aussi bien Ă sa propre histoire quâĂ sa personnalitĂ©, ait Ă©tĂ© convaincu que les Juifs » constituaient le danger le plus grave auquel les Allemands-aryens Ă©taient affrontĂ©s, cela ne fait aucun doute. La permanence de ses positions anti-juives, dans ses Ă©crits et ses discours, et jusquâĂ sa derniĂšre dĂ©claration, en est la preuve. Mais au niveau du fonctionnement du rĂ©gime, caractĂ©risĂ© Ă la fois par des traits totalitaires principe du FĂŒhrer et des traits anarchiques, lâantisĂ©mitisme a une autre fonction. Au dĂ©but, lorsquâil nâĂ©tait pas virulent et quâil ne prĂ©sentait pas, pour certains, une prioritĂ©, il pouvait, avec dâautres sentiments comme lâantimarxisme, constituer le dĂ©nominateur commun du systĂšme dans son entier, le ciment permettant Ă lâensemble de subsister. La pression des antisĂ©mites convaincus, et dâHitler au premier chef, suffisait Ă donner au combat contre les Juifs une place Ă la fois centrale et nĂ©cessaire. Pour ceux qui nâĂ©taient pas eux-mĂȘmes des antisĂ©mites convaincus, accepter lâantisĂ©mitisme du systĂšme, surtout dans les premiĂšres phases lorsquâil Ă©tait encore convenable », leur permettait de se maintenir dans la position quâils occupaient. Mais la compĂ©tition entre les antisĂ©mites convaincus et leur rĂŽle central dans le systĂšme, de mĂȘme que lâextension de lâantisĂ©mitisme par lâĂ©ducation et la propagande, ne pouvaient quâentraĂźner sa radicalisation, et cela dâautant que les conditions gĂ©nĂ©rales devenaient de plus en plus difficiles. 36 â Saul FriedlĂ€nder, LâantisĂ©mitisme nazi, Le Seuil, 1971, p. 195. 37 â Rita Thalmann, LâantisĂ©mitisme en Europe occidentale et les rĂ©actions face aux persĂ©cutions nazie ... 38 â Cf. Arthur Morse, Pendant que six millions de Juifs mouraient, R. Laffont, 1968. On consultera au ... 32Cette radicalisation progressive sâexplique par deux ordres de faits, ce qui permet de penser que la solution » de la question juive, voulue dĂšs lâorigine, nâa pas dâabord Ă©tĂ© conçue comme une extermination ». Il nâest pas vrai que le bouc Ă©missaire doive nĂ©cessairement ĂȘtre tuĂ© » pour que le mĂ©canisme puisse fonctionner. Il doit seulement subir une sanction » qui soit Ă la mesure de la culpabilitĂ© » quâon lui prĂȘte, et lui interdise Ă lâavenir de mettre en danger » la sociĂ©tĂ©. Dans cette perspective, lâexpulsion des Juifs dâAllemagne puis dâAutriche, que les nazis tentĂšrent dâorganiser avant la guerre, pouvait paraĂźtre comme la mesure adĂ©quate Ă la crise, puisque celle-ci Ă©tait attribuĂ©e Ă la prĂ©sence des Juifs et Ă leurs agissements dans le corps social. Mais dĂ©jĂ certains nazis faisaient remarquer que purifier lâAllemagne par lâĂ©migration, câest en mĂȘme temps renforcer la menace extĂ©rieure contre lâAllemagne, les Juifs expulsĂ©s venant grossir les rangs des ennemis au-dehors36. Cette solution ne put cependant ĂȘtre rĂ©alisĂ©e Ă une Ă©chelle suffisante, non pas du fait de lâAllemagne, mais du fait des autres nations qui sâopposĂšrent, progressivement mais de maniĂšre non Ă©quivoque, Ă lâimmigration. DĂšs lâautomne 1933, dans le cadre de la sdn, lors des discussions au sujet de la nomination dâun haut-commissaire pour les rĂ©fugiĂ©s, les rĂ©ticences se firent jour chez les dĂ©lĂ©guĂ©s des diffĂ©rents gouvernements37 ; et la ConfĂ©rence dâĂvian, tenue en 1938, en fit la dĂ©monstration Ă©clatante38. Le problĂšme, pour les nazis, Ă©tait alors soit mais ce nâest quâune hypothĂšse dâĂ©cole abandonner lâidĂ©e de punir » les Juifs â ce qui aurait signifiĂ©, compte tenu du seuil atteint par lâantisĂ©mitisme Ă la fin des annĂ©es 30, remettre en question le rĂ©gime lui-mĂȘme â, soit, par une fuite en avant, adopter une solution plus radicale. Dâautant plus que la guerre, victorieuse dans sa premiĂšre phase, avait eu pour consĂ©quence dâinclure sous domination nazie une population juive importante en Pologne, dans les Pays baltes et en Europe centrale. Le problĂšme du traitement » Ă appliquer Ă cette population se posait donc dans des termes nouveaux. 39 â Lucie Dawidowicz, Guerre contre les Juifs, 1933-1945, Hachette, 1977. 40 â Eberhard Jackel, Hitler idĂ©ologue, Calmann-LĂ©vy, 1973, p. 83. 41 â Mein Kampf, Ăditions latines, 1934, p. 71. 42 â Eberhard Jackel, Hitler idĂ©ologue, Calmann-LĂ©vy, 1973, p. 88. 33Le second Ă©lĂ©ment qui pousse Ă la radicalisation est prĂ©cisĂ©ment la guerre. Dâabord parce que dans lâidĂ©ologie nazie la guerre Ă©tait conçue comme une Ă©preuve de rĂ©gĂ©nĂ©ration, lâoccasion de prouver la supĂ©rioritĂ© de la Race des Seigneurs et sa capacitĂ© de se soumettre les autres races de sous-hommes, en Ă©largissant son espace vital. La mythologie nazie donnait Ă la guerre une fonction grandiose, qui devait renforcer lâeffet de mobilisation sociale de toute guerre. Mais cette guerre-lĂ avait aussi, dans la pensĂ©e dâHitler, lâobjectif de rĂ©vĂ©ler le caractĂšre proprement eschatologique du combat quâil avait engagĂ© contre les Juifs. Cette guerre Ă©tait vraiment une guerre contre les Juifs »39, non pas uniquement, comme il le prophĂ©tisait » devant le Reichstag le 30 janvier 1939, parce quâil accusait la juiverie internationale » de prĂ©cipiter les peuples dans une guerre mondiale »40 et donc parce quâil fallait trouver un responsable des massacres qui se prĂ©paraient ; mais aussi parce que deux mondes sây affrontaient, le monde de Dieu et le monde de Satan, et parce que si le Juif gagne, avec ses alliĂ©s marxistes, contre les peuples de cette terre, alors sa couronne sera la couronne mortuaire de lâhumanitĂ©, et la planĂšte ira dĂ©serte Ă travers lâĂ©ther comme il y a des millĂ©naires »41. La guerre, par les transformations quâelle entraĂźne dans les mentalitĂ©s et les comportements, et par la levĂ©e dâun certain nombre de censures normalement prĂ©sentes dans les sociĂ©tĂ©s civilisĂ©es, permet la rĂ©alisation de ce projet dĂ©mentiel anĂ©antir tout un peuple auquel on attribue un rĂŽle dĂ©moniaque. Lâextermination des Juifs faisait partie de la guerre »42 43 â Cf. Martin Broszat, LâĂtat hitlĂ©rien. Les origines et lâĂ©volution des structures du TroisiĂšme Rei ... 34Ainsi, lâantisĂ©mitisme nazi constitue-t-il une application de la stratĂ©gie du bouc Ă©missaire sans contrĂŽle et sans contre-pouvoirs, et mĂȘme faisant fi des intĂ©rĂȘts les plus fondamentaux de lâAllemagne. Cette situation est caractĂ©risĂ©e par la confusion des meneurs » et des autoritĂ©s », du fait de lâaccession des premiers aux centres du pouvoir qui constituent les positions rĂ©servĂ©es des seconds. Il nây a plus sĂ©paration des Ă©lites mais homogĂ©nĂ©isation, autour dâune personnalitĂ© charismatique qui pervertit les normes du pouvoir43. La stratĂ©gie du bouc Ă©missaire est alors Ă la fois instrumentale et expressive, pouvant passer successivement ou simultanĂ©ment sur lâun ou lâautre de ces plans. ManiĂ©e avec une grande habiletĂ© tactique par Hitler et les nazis, elle a pu ĂȘtre occultĂ©e lorsquâelle risquait de sâavĂ©rer politiquement nĂ©gative au moment de la prise de pouvoir. Elle a Ă©tĂ© mise en Ćuvre progressivement Ă la fois parce que les moyens nâavaient pas Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s dâavance et parce que cette tactique permettait de dĂ©sarmer les Ă©ventuelles oppositions ; en mĂȘme temps, tout Ă©tait fait, par le canal de la propagande, pour rĂ©unir les conditions de son efficacitĂ©. Elle a Ă©tĂ© enfin poursuivie au-delĂ de toute limite dans le contexte particulier du conflit mondial, parce quâelle rĂ©pondait Ă la vision proprement dĂ©lirante dâune guerre de races dont Hitler avait fait, dĂšs lâorigine, le fondement de son programme. Haut de page Notes 1 â CâĂ©tait la position, lors de la soutenance, de lâhistorien israĂ©lien Saul FriedlĂ€nder. On retrouvera cette opposition aussi bien chez Hannah Arendt, Sur lâantisĂ©mitisme Calmann-LĂ©vy, 1973, p. 28-31, que chez Colette Guillaumin, LâidĂ©ologie raciste. GenĂšse et langage actuel Mouton, 1972, p. 206. Plus rĂ©cemment, on la retrouve explicitement chez des auteurs comme Denis Prager et Joseph Telushkin, Why the Jews? The reason for antisemitism New York, 1983, p. 154-157, ou Evelyne Gutman, La question de lâenjeu dans lâantisĂ©mitisme nazi Connexions, 1987, n°48, p. 27-48. Il est vrai, comme le remarquait dĂ©jĂ Otto Fenichel en 1946 dans Ernest Simmel, Antisemitism, a social disease, p. 14 et comme G. Bonazzi en faisait encore la constatation Pour une sociologie du bouc Ă©missaire dans les organisations complexes, Sociologie de travail, 1980, n°3, p. 300, que la thĂ©orie » du concept de bouc Ă©missaire nâavait pas Ă©tĂ© faite. Câest, entre autres, ce que nous avons tentĂ© dans notre thĂšse. 2 â Cf. Le bouc Ă©missaire, 7e volume du Rameau dâOr, 1935 trad. française, R. Laffont » coll. Bouquins », t. III, 1983, p. 421-674. 3 â Jean-Claude Muller, Pouvoir et rituel. LâidĂ©ologie politique des chefferies Rukuba, thĂšse, Nanterre, 1978. Cf., du mĂȘme, La royautĂ© divine chez les Rukuba, LâHomme, 1975, 11, n°1, p. 5-27. 4 â Câest la tendance dâHenri Baruk dans Psychiatrie morale expĂ©rimentale individuelle et sociale, PUF, 1945 2e Ă©d. 1950, p. 256-259. 5 â Cf. RenĂ© Girard, La violence et le sacrĂ©, Grasset, 1972 ; Le bouc Ă©missaire, Grasset, 1983 ; La route antique des hommes pervers, Grasset, 1985. Ă propos de RenĂ© Girard, on consultera avantageusement RenĂ© Girard et le problĂšme du mal, Grasset, 1982, et Violence et vĂ©ritĂ©. Autour de RenĂ© Girard Colloque de Cerisy, Grasset, 1985. 6 â Pierre-AndrĂ© Taguieff, Sur une argumentation anti-juive de base. Lâauto-victimisation du narrateur », Sens, 1983, n°7, p. 133-154. 7 â Jean Piaget, Biologie et connaissance, Gallimard, 1967, p. 243 sq. 8 â W. R. Ashby, Requisite variety and its implication for the control of complex systems », Ăybernetka, 1958, 1, n°2. 9 â Henri Atlan, Entre le cristal et la fumĂ©e. Essai sur lâorganisation du vivant, Le Seuil, 1979, p. 92. 10 â Cf. Jacques MĂ©lĂšse, Approche systĂ©mique des organisations. Vers une entreprise Ă complexitĂ© humaine, Ăd. Hommes et Techniques, 1979, p. 28-31. 11 â Une analyse psychanalytique de ce processus a Ă©tĂ© proposĂ©e par Imre Hermann, Psychologie de lâantisĂ©mitisme tr. du hongrois, Ăd. de lâĂclat, 1986. Ce texte, qui date de 1945 â mais fut Ă©crit en 1943 ou 1944 â, est complĂ©tĂ© par un texte du mĂȘme auteur, La prĂ©fĂ©rence pour les marges en tant que processus primaire » 1923, qui explicite une thĂ©orie de lâopposition centre/pĂ©riphĂ©rie. 12 â Cf. Jean-LĂ©on Beauvois et Robert Joule, Soumission et idĂ©ologies. Psychosociologie de la rationalisation, PUF 1981, p. 155 sq., qui renvoient Ă LĂ©on Festinger, A theory of cognitive dissonance, Standford, 1957. Voir aussi LĂ©on Festinger et al., Conflict, decision and dissonance, London, 1964. 13 â G. Bonazzi, Pour une sociologie du bouc Ă©missaire dans les organisations complexes, Sociologie du travail, 1980, n°3, p. 300-323. 14 â Cf. L. Berkowitz et J. Green, The stimulus qualities of the scapegoat, Journal of abnormal and social psychology, 1962, 64, n°2, p. 293-301. 15 â RenĂ© Girard, La route antique des hommes pervers, Grasset, 1985. 16 â Niel J. Smelser, Theory of collective behaviour, London, 1962. 17 â J. Gallagher et P. Burke, Scapegoating and leader behaviour, Social Forces, 1974, n°19, p. 481-488. 18 â Serge Moscovici, Psychologie des minoritĂ©s actives, PUF, 1979, p. 121 sq. 19 â Denise Van Caneghem, AgressivitĂ© et combativitĂ©, PUF, 1978, p. 124. 20 â Cf. Saul FriedlĂ€nder, LâantisĂ©mitisme nazi. Histoire dâune psychose collective, Le Seuil, 1971, p. 53 sq. Voir aussi Pierre Sorlin, LâantisĂ©mitisme allemand, Flammarion, 1969. 21 â Shulamit Volkov, Antisemitism as a cultural code. Reflexion on the history and historiography on antisemitism in Imperial Germany, Year book of the Leo Baeck Institut, 1978, n°23, p. 25-46. 22 â Pierre Vaydat, Philosophie allemande et ethnocentrisme au commencement du XIXe siĂšcle, Annales du CESERE, 1978, n°1, p. 66. 23 â P. G. Pulzer, The rise ofpolitical anti-semitism in Germany and Austria, New York, 1964 ; Richard S. Levy, The downfall of the anti-semitic political parties in Imperial Germany, New Haven, 1975 ; Uriel Tal, Christians and Jews in Germany. Religion, politics and ideology in the Second Reich, 1870-1914, Gornell Univ., 1975. 24 â Hans Rosenberg, Grosse Depression und Bismarckzeit, Berlin, 1967 citĂ© par Saul FriedlĂ€nder, LâantisĂ©mitisme nazi, Le Seuil, 1971, p. 65. 25 â CitĂ©s par Saul FriedlĂ€nder, LâantisĂ©mitisme nazi, Le Seuil, 1971, p. 73. Voir aussi Jean-Pierre Faye, Langages totalitaires, Hermann, 1973. 26 â LĂ©on Poliakov, Histoire de LâantisĂ©mitisme, IV LâEurope suicidaire, Calmann-LĂ©vy, 1977, p. 350. 27 â Cf. Michael N. Dobkowski et Isidor Wallimann Ă©d., Towards the Holocaust. The social and economic collapse qf Weimar Republic, Greenwood Press, 1983. 28 â Walter Laqueur, Weimar, a cultural history, 1918-1933, London, 1974. 29 â Norman Cohn, Histoire dâun mythe. La conspiration mondiale juive et les Protocoles des Sages de Sion », Gallimard, 1967, p. 134 sq. qui prĂ©cise quâavant 1933 plus de 33 Ă©ditions des Protocoles avaient vu le jour en Allemagne, sans compter les abrĂ©gĂ©s et les commentaires. 30 â Pierre Sorlin, LâantisĂ©mitisme allemand, Flammarion, 1969, p. 68. 31 â Cf. Norman Cohn, Histoire dâun mythe, Gallimard, 1967, p. 137. 32 â Cf. Eberhard Jackel, Hitler idĂ©ologue, Calmann-LĂ©vy, 1973. Saul FriedlĂ€nder, Lâextermination des Juifs dâEurope pour une Ă©tude historique globale, Revue des Ătudes juives, 1976, 135, n°1-3, p. 113-144. On retrouvera ces thĂšmes dans certaines contributions, en particulier celle de E. Jackel lui-mĂȘme, au Colloque de lâĂcole des Hautes Ătudes en Sciences sociales publiĂ© sous le titre LâAllemagne nazi et le gĂ©nocide juif, co-Ă©dition Hautes Ătudes, Gallimard, Le Seuil, 1985. 33 â Pierre-AndrĂ© Taguieff, Sur une argumentation anti-juive de base. Lâauto-victimation du narrateur, Sens, 1983, n°7, p. 133-154. 34 â Hannah Arendt, The origins of totalitĂ€rianism, 1951 tr. française dans Le systĂšme totalitaire, Le Seuil, 1972. Voir aussi Saul FriedlĂ€nder, De lâantisĂ©mitisme Ă lâextermination. Esquisse historiographique, Le DĂ©bat, 1982, n°21, p. 131-150. 35 â S. A. Shentoub, Le rĂŽle des expĂ©riences de la vie quotidienne dans la structuration des prĂ©jugĂ©s de lâantisĂ©mitisme nazi, Les Temps modernes, 1953, 9, n°2, p. 9. 36 â Saul FriedlĂ€nder, LâantisĂ©mitisme nazi, Le Seuil, 1971, p. 195. 37 â Rita Thalmann, LâantisĂ©mitisme en Europe occidentale et les rĂ©actions face aux persĂ©cutions nazies pendant les annĂ©es trente, LâAllemagne nazi et le gĂ©nocide juif, co-Ă©dition Hautes Ătudes, Gallimard, Le Seuil, 1985, p. 141-143. 38 â Cf. Arthur Morse, Pendant que six millions de Juifs mouraient, R. Laffont, 1968. On consultera aussi Eliahu Ben Elissar, La diplomatie du IIIe Reich et les Juifs, Julliard, 1969, chap. III et chap. VIII. 39 â Lucie Dawidowicz, Guerre contre les Juifs, 1933-1945, Hachette, 1977. 40 â Eberhard Jackel, Hitler idĂ©ologue, Calmann-LĂ©vy, 1973, p. 83. 41 â Mein Kampf, Ăditions latines, 1934, p. 71. 42 â Eberhard Jackel, Hitler idĂ©ologue, Calmann-LĂ©vy, 1973, p. 88. 43 â Cf. Martin Broszat, LâĂtat hitlĂ©rien. Les origines et lâĂ©volution des structures du TroisiĂšme Reich, Fayard, 1985. Voir aussi Stern, Hitler. Le FĂŒhrer et le peuple, Flammarion, de page Pour citer cet article RĂ©fĂ©rence papier Yves Chevalier, Le modĂšle du bouc Ă©missaire lâexemple de lâantisĂ©mitisme allemand », Germanica, 2 1987, 3-24. RĂ©fĂ©rence Ă©lectronique Yves Chevalier, Le modĂšle du bouc Ă©missaire lâexemple de lâantisĂ©mitisme allemand », Germanica [En ligne], 2 1987, mis en ligne le 13 fĂ©vrier 2015, consultĂ© le 22 aoĂ»t 2022. URL ; DOI de page Droits dâauteur Tous droits rĂ©servĂ©sHaut de page
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Par Eric Bergerolle le Ă 13h28 Lecture 3 min. AbonnĂ©s La loi Climat entend diminuer de moitiĂ© en dix ans les Ă©missions de particules du chauffage au bois. Cette disposition a Ă©tĂ© votĂ©e Ă une large majoritĂ© par les dĂ©putĂ©s qui ont enfin compris que l'automobile est loin d'ĂȘtre la plus Ă blĂąmer â du moins pour cette forme de pollution atmosphĂ©rique. Le chauffage au bois pĂšse 43 % des Ă©missions de particules fines, contre 18 % pour les transports. En toute logique, la loi Climat lance la traque aux vieux Ăątres, ceux qui offrent le moins bon rendement et polluent le plus l'air. AFP/Archives - JANEK SKARZYNSKI Qui dit pollution de l'air songe immĂ©diatement aux gaz d'Ă©chappement des voitures. La bagnole fait donc la coupable toute dĂ©signĂ©e lorsquâon Ă©voque le fameux chiffre des dĂ©cĂšs prĂ©maturĂ©s, du fait dâune exposition prolongĂ©e Ă une trop forte concentration en particules fines. S'instaure ainsi l'idĂ©e dans lâopinion publique que la "bagnole-qui-pue" est aussi la bagnole qui tue. Un raccourci qui conduit Ă passer sous silence d'autres sources Ă©mettrices de ces minuscules fragments de matiĂšres solides. L'industrie automobile a dĂ©veloppĂ© un vĂ©ritable complexe de persĂ©cution, persuadĂ©e quâelle est d'ĂȘtre le souffre-douleur des militants Ă©cologistes autant que la victime des excĂšs de la politique anti-voiture du gouvernement. Elle hĂ©site entre paranoĂŻa et rĂ©signation, particuliĂšrement en cette pĂ©riode dâexamen Ă lâAssemblĂ©e nationale du projet de loi âClimat et RĂ©silienceâ. Un texte volontariste, qui voudrait non seulement interdire dĂšs 2030 la vente de vĂ©hicules Ă©mettant plus de 123 g/km de CO2, mais encore ouvrir aux Ă©lus locaux la possibilitĂ© de bannir les vĂ©hicules de certaines tranches dâĂąges. Pollution Bourse Le 22/08 Ă 14H41 CAC 40 6394,61 -1,56%
EnGrande-Bretagne, une vingtaine de pylĂŽnes d'antennes mobiles ont Ă©tĂ© incendiĂ©s la semaine derniĂšre, probablement par des opposants Ă la 5G. Beaucoup d'entre eux Ă©tablissent en effet un lien avec le coronavirus, mĂȘme si cela n'a pas la moindre base scientifique. Fait Ă©tonnant: la campagne semble ĂȘtre menĂ©e de maniĂšre coordonnĂ©e et a mĂȘme un lien avec la
Marcel Kuntz, biologiste, directeur de recherche au CNRS dans le laboratoire de Physiologie Cellulaire VĂ©gĂ©tale et enseignant Ă lâUniversitĂ© Joseph Fourier de Grenoble. Alors que le gouvernement vient de confirmer sa volontĂ© de poursuivre le moratoire sur les OGM, malgrĂ© la dĂ©cision du Conseil dâEtat, lâexpert en biotechnologie rĂ©agit Ă la fin de la recherche française en plein champ annoncĂ©e rĂ©cemment par lâInra. Quelle est votre rĂ©action aprĂšs lâannonce par lâInra de lâarrĂȘt de la derniĂšre expĂ©rimentation dâOGM en plein champs en France ? Câest un signal assez dĂ©plorable. Il nây a plus de possibilitĂ© de faire de la recherche OGM en France. Si on ne peut plus faire dâessais aux champs, on ne peut pas dĂ©velopper de nouvelles variĂ©tĂ©s rĂ©sistantes Ă la sĂ©cheresse par exemple, quâil sâagisse dâune sociĂ©tĂ© privĂ©e ou un laboratoire public. On se prive de lâinnovation gĂ©nĂ©tique en gĂ©nĂ©ral car cela dĂ©passe les OGM qui sont souvent utilisĂ©s pour vĂ©rifier un concept. La variĂ©tĂ© dĂ©veloppĂ©e au final ne sera peut-ĂȘtre pas OGM mais elle aura profitĂ© en amont de cette recherche variĂ©tale. A quoi servent exactement ces expĂ©rimentations en plein champ ? On comprend de mieux en mieux Ă quoi servent les gĂȘnes. Ces expĂ©rimentations peuvent servir Ă©videmment Ă dĂ©velopper de nouvelles variĂ©tĂ©s de plantes Ă usage agricole ou industriel, pour produire de nouveaux mĂ©dicaments par exemple. Il sâagit de mieux connaissance les propriĂ©tĂ©s gĂ©nomiques des plantes pour dĂ©velopper des variĂ©tĂ©s de plantes rĂ©sistantes Ă la sĂ©cheresse, aux insectes, ou dâaugmenter les rendements. Ces expĂ©rimentations peuvent apporter des rĂ©ponses aux dĂ©fis de lâagriculture mondiale dâaujourdâhui et de demain, dans le cadre dâun dĂ©veloppement durable et soutenable de la production, en rĂ©duisant son impact sur lâenvironnement, en consommation par exemple moins dâeau ou moins de produits chimiques. En se privant de ces recherches, la France se prive dâacquis scientifiques dans le domaine des gĂ©nomes, qui peuvent ĂȘtre extrĂȘmement intĂ©ressants, câest trĂšs dommage. Les autres pays avancent en la matiĂšre et nous serons contraints dâimporter leurs produits. Est-ce que cette recherche peut se faire uniquement en laboratoire ? Elle commence en laboratoire. Personnellement, je travaille sur des connaissances de mĂ©canismes fondamentaux extrĂȘmement en amont. Je suis trĂšs loin de lâapplication concrĂšte dans des variĂ©tĂ©s agricoles. Jâai travaillĂ© sur des plantes rĂ©sistantes Ă la sĂ©cheresse en laboratoire, ce qui est assez facile Ă rĂ©aliser. Mais il est beaucoup difficile dâobtenir les mĂȘmes rĂ©sultats aux champs, soumis Ă de nombreux paramĂštres comme le soleil ou la chaleur. Est-ce que vous comprenez la peur des Ă©cologistes mais plus globalement de lâopinion publique vis-Ă -vis des OGM ? Toute cette histoire a commencĂ© avec un petit groupe de personnes qui se sont opposĂ©s Ă la mondialisation. Ces altermondialistes sont contre lâĂ©conomie mondialisĂ©e, et notamment lâintĂ©gration de cette agriculture dans cette Ă©conomie capitaliste, câest leur droit. En France, il existe diffĂ©rentes agricultures une agriculture de produits du terroir, une agriculture pĂ©riurbaine qui aliment les citadins, et une agriculture tournĂ©e vers lâexportation qui vend sur les marchĂ©s internationaux. Cette derniĂšre agriculture est un atout Ă©conomique pour la France mais aussi celle qui pose le plus de problĂšmes environnementaux et qui a donc le plus besoin dâamĂ©liorer les variĂ©tĂ©s. Cette opposition des Ă©cologistes vient de lĂ et pas dâun problĂšme sanitaire ou environnementale qui nâexiste pas. Les OGM ne sont quâun bouc Ă©missaire pour mener leur vrai combat comme lâagriculture mondialisĂ©e, comme la destruction dâun Mc Donaldâs avait Ă©tĂ© en son temps Ă©galement un bouc Ă©missaire qui avait permis de mĂ©diatiser leur combat. Quâest-ce que fait concrĂštement le MON810, le seul maĂŻs Ă avoir Ă©tĂ© autorisĂ© en France ? Il permet de rĂ©sister Ă des chenilles comme la pyralle qui font des dĂ©gĂąts parfois importants dans les rĂ©coltes. Pour empĂȘcher ces dĂ©gĂąts, que font les agriculteurs ? Ils nâont pas le choix, les bestioles leur mangent une partie de leur rĂ©colte, ils mettent des insecticides. Ce type dâOGM permet de rĂ©duire lâutilisation des produits chimiques et on lâinterdit. Il faut ĂȘtre cohĂ©rent. Le principe actif de ce maĂŻs transgĂ©nique est utilisĂ© en agriculture biologique en Ă©pandage, câest le mĂȘme qui tue les chenilles. Ce ne serait absolument pas toxique lorsque câest utilisĂ© en agriculture biologique et en jardinage, et il deviendrait toxique dĂšs que câest produit par Monsanto. Il faut arrĂȘter de se moquer du monde et tenir un discours de vĂ©ritĂ©. Comment se fait-il que ce discours de vĂ©ritĂ© que vous Ă©voquez ne passe pas ou peu dans les mĂ©dias ? Pourquoi les scientifiques sont quasiment absents de ce dĂ©bat ? Il faut rappeler que les pouvoirs publics ont financĂ© dans les annĂ©es 80 la recherche dans les biotechnologies vĂ©gĂ©tales, pas toujours Ă bon escient, mais ils lâont fait. DĂšs que la polĂ©mique sur les OGM est nĂ©e, ils ont tout arrĂȘtĂ© pour ne plus financer dĂ©sormais que lâĂ©valuation des risques. La gestion des politiques est incohĂ©rente. On a perdu toute la recherche qui avait Ă©tĂ© financĂ©e pendant une dizaine dâannĂ©es. Pourquoi ne pas avoir pas financĂ© la recherche sur lâĂ©valuation des risques en mĂȘme temps que la recherche sur les biotechnologies ? Depuis 2007, câest encore pire. Câest devenu une monnaie dâĂ©change. On interdit les OGM pour plaire aux Ă©cologistes et quâils acceptent de participer au Grenelle de lâenvironnement. VoilĂ la politique agricole française. Il nây a pas de vision. Câest lamentable. Si les OGM ne prĂ©sentent aucun risque sanitaire sĂ©rieux pour la santĂ© ou pour lâenvironnement selon vous, la culture des plantes gĂ©nĂ©tiquement modifiĂ©es est cependant susceptible de se retrouver dans les champs voisins, ce qui pose problĂšme⊠Le maĂŻs ne va pas envahir la nature. Ce nâest pas une plante invasive. Cela dĂ©pend des plantes. Le colza par exemple est semi invasif, on peut donc le retrouver autour du champ cultivĂ©, mais cela ne va pas aller trĂšs loin. Sâagissant de la question du pollen, les essais aux champs avec des maĂŻs castrĂ©s, qui ne produisaient pas de pollen, ont Ă©galement Ă©tĂ© dĂ©truits par les opposants. Câest une preuve de plus que ce combat est politique avec des arguments fallacieux. TRIBUNE « Aucune dĂ©fiance vis-Ă -vis des journalistes, ni dĂ©saccord avec un reportage ne peuvent justifier les violences de ces derniĂšres semaines », explique, dans une tribune au « MondeLa cause de tous nos maux, ce sont les J...fs. » Un Allemand de base, en 1930 La cause de tous nos maux, ce sont les non-vaccinĂ©s. » Un Français de base, en 2021 c'est-Ă -dire en 1984 *Le despote et ses potes ont bien travaillĂ©. Que dis-je, bien travaillĂ© ils ont accompli un coup de maĂźtre. Un coup de maĂźtre d'une rare perfidie, un coup de maĂźtre infĂąme, un coup de maĂźtre ignoble, mais un coup de maĂźtre quand mĂȘme. En dĂ©signant les rĂ©fractaires Ă la vaccination comme les responsables de nos futurs dĂ©boires covidiques, Macron et ses conseillers en tyrannie viennent de sauver leur peau. En sacrifiant celle de leurs sur une partie du peuple la critique de sa propre action » LĂ©nine et Staline ne faisaient pas autrement que les dictateurs en herbe de ce hideux gouvernement. Un gouvernement qui, s'il n'Ă©tait pas tyrannique, c'est-Ă -dire prĂȘt Ă tout pour se maintenir le fameux quoi qu'il en coĂ»te » prend aujourd'hui tout son sens, aurait pour souci majeur la concorde de son peuple â Ă plus forte raison dans un pays dont la devise s'Ă©nonce LibertĂ©, ĂgalitĂ©, FraternitĂ© »... Un gouvernement qui, parce qu'il est tyrannique, sĂšme la discorde pour se sauver. Diviser pour mieux rĂ©gner l'astuce est vieille comme Machiavel. Ă ceci prĂšs que traditionnellement, ce sont ses ennemis que l'on divise, pas le peuple dont on a la charge. Sauf, bien sĂ»r, si l'ennemi, c'est le peuple...En dĂ©signant Ă la vindicte les non-vaccinĂ©s, en leur imputant ses propres nuisances Ă©conomiques, sociales, psychologiques et, bien sĂ»r, sanitaires, ce gouvernement horizontalise une contestation qui ne devrait ĂȘtre que verticale la fermeture des lits d'hĂŽpitaux qui se poursuit..., l'ouverture prolongĂ©e des frontiĂšres Ă tous les variants de la galaxie, le confinement gĂ©nĂ©ralisĂ© en 50 Ă©pisodes la Chine, totalitaire », a confinĂ© 1% de sa population, pendant quelques semaines ; la France, dĂ©mocratique », 100%, pendant presque un an, les pertes d'emplois, les dĂ©pressions, les suicides, les sottises de SibĂȘte, les vraies vĂ©ritĂ©s vraies de la verrue VĂ©ran, les discours d'enterrement du croque-mort Salomon, les cernes ignominieuses du Pr. DĂ©fraĂźchy et les fĂ©roces entraves Ă toute tentative de traitement sont de son fait â entre autres mĂ©faits. Mais ce saccage peut ĂȘtre oubliĂ©, ce saccage va ĂȘtre oubliĂ© en faisant porter aux non-vaccinĂ©s, cette nouvelle caste d'intouchables, la culpabilitĂ© des caprices du Covid. Ă ce stade, il ne me semble pas superflu d'expliquer aux dĂ©vots du vaccin que la vocation essentielle de la vaccination est dâĂ©pargner au vaccinĂ© des complications graves ; quâĂȘtre vaccinĂ© n'empĂȘche ni d'ĂȘtre contaminĂ©, ni dâĂȘtre contagieux, ni par consĂ©quent de spectaculaires reprises de l'Ă©pidĂ©mie de Covid en IsraĂ«l, au Chili et Ă Malte, pays les plus vaccinĂ©s au monde. Rappelons Ă©galement Ă ces bons croyants bien dociles, mais un poil crĂ©dules, que les moins de 50 ans reprĂ©sentent... 0,9% des morts du Covid que parmi les 111 000 morts du Covid depuis mars 2020, 1 000 avaient moins de 50 ans, et 15 moins de 20 ans... Que celui qui, en intĂ©grant avec rigueur ces Ă©lĂ©ments dans son raisonnement, peut m'expliquer le bĂ©nĂ©fice de vacciner les moins de 50 ans â tant pour les intĂ©ressĂ©s, que pour le bien commun â me soumette sa dĂ©monstration les occasions de rire se font rares. Oui, je suis curieux que quelquâun sans attaques personnelles, ces aveux de vacuitĂ© argumentative me justifie l'intĂ©rĂȘt â tant au plan individuel que collectif â de vacciner une personne non-vulnĂ©rable Ă un virus et qui, mĂȘme vaccinĂ©e, reste susceptible d'attraper et de transmettre ledit virus... Ă plus forte raison quand les personnes vulnĂ©rables sont dĂ©jĂ vaccinĂ©es... Mais ces considĂ©rations rationnelles ne sont plus de saison ; elles sont, pour dire le vrai, complĂštement hors-sujet. Outre son intĂ©rĂȘt financier, proportionnel au nombre de doses de ce dĂ©cidĂ©ment trĂšs efficace vaccin demain, tous junkies, et que seuls les Bisounours mĂ©connaissent, le fĂ©tichisme vaccinal est une opportunitĂ© inouĂŻe pour ce gouvernement de se refaire une virginitĂ© sur le dos de ses administrĂ©s. De s'innocenter en accusant ses victimes... Hein ? Comme j'y vais ? Victimes, je dis ? Non lĂ vraiment c'est trop ? LĂ j'exagĂšre ? Et pourtant je ne sais pas comment qualifier autrement tous ces actifs et Ă©tudiants qui, au prĂ©texte qu'il ne fallait pas discriminer, ont acceptĂ© un confinement sans objet pour eux, y ont laissĂ© leur emploi, leurs perspectives d'avenir, leur santĂ© physique et psychique, leur allant, leur Ă©lan vital, et se voient dĂ©sormais sommĂ©s de s'injecter un vaccin non seulement expĂ©rimental, mais sans objet pour eux, sous peine de subir, cette fois de façon discriminatoire, un confinement... sans objet pour eux. L'aberration intellectuelle, qui est aussi et avant tout une ineptie sanitaire, s'aggrave d'une injustice que seule notre civilisation » dĂ©christianisĂ©e pouvait susciter, et nonchalamment accepter. Une civilisation » qu'ont dĂ©sertĂ©e depuis longtemps les sens de la justice, de la gratitude, et de la compassion...La quintessence de l'injustice, de l'ingratitude et de l'absence de compassion Ă©tant atteinte avec le personnel soignant qui, depuis un an et demi depuis beaucoup plus, en vĂ©ritĂ©, sacrifie sa vie pour sauver celle des autres, et se voit aujourdâhui mitraillĂ© de glaviots haineux parce quâil refuse de se faire injecter une substance au mieux inutile, au pire nĂ©faste pour lui. Un personnel qui a affrontĂ© des situations de stress et de risque inimaginables, s'est habillĂ© avec des sacs poubelles parce quâon le privait de blouses, a dĂ» travailler plusieurs mois sans masque chirurgical, a enchaĂźnĂ© les journĂ©es de 16 heures, les nuits blanches, les week-ends sans repos, et se voit dĂ©sormais qualifiĂ© de frange capricieuse, qui se satisferait bien de rester dans le chaos et lâinactivitĂ© » par le marquis Attal transformant par contraste les puants aristocrates de l'Ancien RĂ©gime finissant en parangons d'empathie. DĂ©signer les derniĂšres incarnations de l'altruisme, de l'abnĂ©gation et de l'esprit de sacrifice comme un ramassis de feignasses, d'Ă©goĂŻstes, voire d'assassins... Quelle laideur intĂ©rieure faut-il, pour en arriver Ă une telle abjection ? De quelle haine de la bontĂ© faut-il ĂȘtre habitĂ©, pour ainsi dĂ©nigrer ceux qui ont tout donnĂ© ? On sait bien depuis Nietzsche quâ avoir de grandes obligations Ă lâĂ©gard de quelquâun ne crĂ©e pas la gratitude, mais le dĂ©sir de vengeance », il y a quand mĂȘme des limites⊠Enfin, il devrait y en avoir. Il nây en a plus. Pourquoi, donc, se priver, puisque nul ne s'Ă©meut de ces paroles horribles ? Puisque nul ne rĂ©alise lâignominie de ces accusations ? Puisque nul ne comprend que des monstres nous gouvernent ? Des monstres qui, sommet de perversitĂ©, se dĂ©faussent de leurs erreurs sur ceux qui en subissent les consĂ©quences⊠Des monstres qui, pour dĂ©tourner la colĂšre ĂŽ combien lĂ©gitime qui devrait sâabattre sur eux, la dĂ©vient sur une partie du peuple â sans pour autant cesser dâexalter tout frĂ©missants dâhypocrisie la RĂ©publique une et indivisible, et de condamner les discours de division⊠Des monstres qui, pour parler dans le langage automatique des mĂ©diatiques, montent les Français les uns contre les autres ». Des Français qui, dâailleurs, ne demandent que ça. Des Français qui nâattendaient que ça, de pouvoir dĂ©chaĂźner sans frein leur haine de lâesprit critique, du scepticisme, du discernement, du doute, et de tout ce qui a fait le pays de Descartes. Le culte du vaccin ouvre une nouvelle guerre de religions â une guerre minable et une religion minable, comme tout ce que produit notre Ă©poque minable â dans laquelle les mĂ©crĂ©ants subiront pour commencer la relĂ©gation sociale, la sĂ©grĂ©gation, les vexations, les humiliations, puis demain lâoppression. Avec lâapprobation de 62% des FrançaisâŠCertains commentateurs, Ă propos des sacrifices de plus en plus lourds exigĂ©s par le clergĂ© vaccinal pour honorer le dieu Vaccin, notre Sauveur, Aaaaamen, Ă©voquent une dictature sanitaire ». Ils ont tort. Nous ne sommes pas en dictature. Nous ne sommes plus en dictature. Quand des mesures dictatoriales sont approuvĂ©es par 62% de la population, câest le signe que la dictature sâest muĂ©e en totalitarisme en exercice de la dictature par le peuple lui-mĂȘme. Car si la dictature, câest l'Ătat policier, le totalitarisme, c'est le peuple policier. Câest ce monde irrespirable oĂč le peuple approuve majoritairement le tyran, et se charge de sĂ©vir contre les opposants. Nous y sommes, donc. 62%. Les fanatiques de la piquouse sont prĂȘts. Ils sâĂ©brouent. Ils trĂ©pignent. Ils brĂ»lent dâimpatience dâempĂȘcher pĂ©remptoirement toute discussion rationnelle, de culpabiliser haineusement tous ceux qui commettent le dĂ©lit de douter, dâintimider violemment tous ceux qui ont encore le culot de penser, dâhumilier fĂ©rocement tous ceux qui se croient encore autorisĂ©s Ă se poser des questions. LibertĂ©, ĂgalitĂ©, FraternitĂ© » il est temps de remplacer cette trilogie rĂ©publicaine mensongĂšre par un triptyque plus honnĂȘte. Sectarisme, dogmatisme, obscurantisme », voilĂ la vraie devise du peuple français dâaujourdâhui. Peuple de ProgrĂšs. Peuple de Raison. Peuple de LumiĂšres.* Ceux qui sâindignent des quelques points Godwin que suscite lâopposition Ă lâAusweis vakzinal feraient bien de se regarder dans une glace, eux qui depuis 40 ans traitent de fasciste tout individu qui ne pense pas comme eux ou plus exactement qui pense, pas comme eux, et assimilent Marine Le Pen Ă Hitler. Les recordmen des points Godwin, câest eux. La banalisation du nazisme, câest eux. Ceux qui bafouent sans cesse et sans vergogne la mĂ©moire des victimes du nazisme ; ceux qui, pour compenser leur impuissance argumentative, collent systĂ©matiquement des croix gammĂ©es et des staches de FĂŒhrer sur leurs contradicteurs, câest eux. Et pas depuis une semaine depuis 40 ans.
Ăa, on mâavait pas dit ? ⊠que jâaurais des questions professionnelles dures Ă gĂ©rer » Aline, 40 ans, chef de rayon. ?Dire que lâon est ambitieuse, câest jouer un jeu dangereux. Mon expĂ©rience au sein du grand magasin oĂč je travaille depuis deux ans me le prouve au quotidien. Aux yeux de beaucoup de mes collĂšgues, jâapparais comme une rivale. Du cĂŽtĂ© de mon chef, ce nâest pas mieux? un jour que je mâenthousiasmais et lui disais que jâaimerais avoir plus de responsabilitĂ©s, il mâa rĂ©torquĂ© de veiller Ă ne pas me montrer trop prĂ©tentieuse. Il nâest pourtant pas question de prendre du grade Ă ses dĂ©pens ou de lui piquer sa place, jâaimerais juste pouvoir engager tout mon potentiel. Me voilĂ dĂ©sormais contrainte de le flatter pour le rassurer. DâoĂč la mĂ©fiance des autres, qui me prennent pour une arriviste.?» Conseils pour bien sây prendre? ?La question dâAline souligne une problĂ©matique trĂšs française. Contrairement aux pays anglo-saxons oĂč il est valorisĂ©, le terme âambitionâ a, chez nous, une connotation nĂ©gative. Il est presque apparentĂ© Ă un gros mot⊠La faute Ă notre culture judĂ©o-chrĂ©tienne qui culpabilise ceux qui souhaitent ârĂ©ussirâ, et valorise les plus humbles. Quiconque affiche sa volontĂ© de grimper les Ă©chelons se place en position de non-convergence avec son groupe social. DâoĂč lâeffet bouc Ă©missaire? puisque, aux yeux de tous, Aline porte le pĂ©chĂ© de vanitĂ©, les autres ont tendance Ă lui en attribuer dâautres cupiditĂ©, paresse, orgueilâŠ. Heureusement, elle nâest pas obligĂ©e dâoublier ses prĂ©tentions. Mais il lui faut manĆuvrer avec subtilitĂ©. LâidĂ©e, câest de ne plus ĂȘtre perçue comme la femme Ă abattre. La bonne attitude consiste Ă faire preuve de distance et de discrĂ©tion pour retrouver un peu de clandestinitĂ©. Moins sâinvestir Ă©motionnellement dans son travail et cesser de pĂ©rorer quâelle en veut davantage devrait la mettre Ă lâabri de lâopprobre. Et faire preuve dâintelligence relationnelle? refuser dâentrer dans les querelles de clans, donner des signes de solidaritĂ© Ă ses pairs, sâintĂ©resser Ă leurs ambitions les rassurera en leur prouvant quâelle ne cherche pas Ă leur nuire. Quant Ă son supĂ©rieur hiĂ©rarchique, un peu moins de naĂŻvetĂ© sâimpose. Lâentreprise est un monde de rivalitĂ©s, puisque lâascension dâAline dĂ©pend de son chef, autant le tranquilliser en Ă©tablissant une relation de confiance. Continuer Ă bien faire son travail et mettre les autres en valeur devrait lui permettre dâĂŽter peu Ă peu son Ă©tiquette dâarriviste. Attendre son entretien dâĂ©valuation pour Ă©voquer ses motivations prouvera aussi quâelle est patiente et volontaire.?» Poursuivre la lecture du dossier Job 3 solutions pour mieux gĂ©rer son quotidien » Comment trouver sa place au travail ? Comment gĂ©rer son boss ? Par StĂ©phanie Torre.Ilest thĂ©oriquement simple de savoir que faire ou ne pas faire pour ne pas ĂȘtre choisi comme bouc Ă©missaire : - Ă©viter les situations qui crĂ©ent gĂ©nĂ©ralement le recours Ă un bouc Ă©missaire, et -
La gestion de collaborateurs au comportement difficile est un exercice de haute voltige qui requiert un minimum de recul, une bonne dose de patience et beaucoup de diplomatie de la part du manager. Navigation rapide Les diffĂ©rents comportements difficiles Ă gĂ©rer au travail Comment adopter sa posture pour rĂ©agir adĂ©quatement ? Posture du manager selon le type de comportement Suivre ou rompre le contrat Qui dit collaborateur Ă comportement difficile ne sous-entend pas nĂ©cessairement que ce dernier est exĂ©crable. Il s'agit plutĂŽt d'avoir conscience que son mode de fonctionnement nĂ©cessite une attention particuliĂšre, voire un recadrage dans certains cas - pour le bon dĂ©roulement des projets et missions confiĂ©es ainsi qu'une ambiance propice au travail et Ă la rĂ©ussite. Quelles sont ces personnalitĂ©s dĂ©licates Ă gĂ©rer au travail ? Comment, en tant que manager d'une Ă©quipe, agir pour le bien-ĂȘtre de tous et de l'entreprise dans sa globalitĂ© ? Quelle posture adopter face Ă quel comportement ? Les comportements difficiles Ă gĂ©rer au travailSi l'on peut tous, Ă un moment donnĂ©, se muer en un infĂąme trublion, certains collaborateurs semblent n'ĂȘtre lĂ que pour faire constamment tourner leurs collĂšgues en bourriques. Des comportements - volontaires ou non - inadĂ©quats au bureau que le manager devra impĂ©rativement recadrer dĂšs que ne sâagit pas de blesser le collaborateur en question, ce qui dĂ©cuplerait les problĂšmes, ni de le laisser prendre lâascendant, ce qui aurait des consĂ©quences encore bien plus nĂ©gatives⊠Pourtant, il est essentiel d'agir , car les pertes directes et indirectes pour l'entreprise liĂ©es Ă ces personnalitĂ©s ne sont pas des moindres image entachĂ©e, rendement diminuĂ©, perte de temps, mauvaise ambiance au sein d'une Ă©quipe, rĂ©side donc dans lâart de gĂ©rer les conflits . Il existe des mĂ©thodes Ă suivre et surtout un comportement Ă adopter face Ă ces personnalitĂ©s . Votre posture dans la gestion de ces caractĂšres dĂ©pend du profil que vous avez en face s'agit-il d'un colĂ©rique ? D'un anxieux ? D'un nĂ©gatif... Les approches seront diffĂ©rentes selon les types de comportements , parmi lesquels on trouve, notamment Le colĂ©rique tolĂšre peu la frustration et les remarques, constamment sur la dĂ©fensive, s'emporte Ă la premiĂšre contrariĂ©tĂ©, peut avoir des rĂ©actions violentes en paroles comme en actes ; L'anxieux fragile, perd facilement ses moyens, doute de ses compĂ©tences, se sous-estime en se comparant souvent aux autres, souvent perfectionniste, il craint de ne jamais ĂȘtre Ă la hauteur et auto-sabote parfois son travail ; Le nĂ©gatif ou rĂąleur critique tout et ne voit que le verre Ă moitiĂ© vide, a une peur viscĂ©rale du changement, trouve des freins Ă tout nouveau projet/nouvelle proposition, jamais content ; Le blasĂ© passif, oisif, sa motivation est au plus bas et plus rien ne semble l'intĂ©resser, il suit le mouvement sans grande conviction et peut faire preuve d'une nonchalance dĂ©concertante jusqu'Ă bĂącler ses missions sans le moindre complexe, s'implique le moins possible dans les projets/l'Ă©quipe/l'entreprise ; L'introverti profil plus dĂ©licat Ă manager, car il ne laisse rien paraĂźtre. VĂ©ritable bombe Ă retardement, ce type d'individu a tendance Ă intĂ©rioriser ses frustrations et autres rancĆurs, accepte tĂąches et missions au-delĂ de ce qu'il devrait ; L'arrogant trĂšs sĂ»r de lui, propension Ă parler haut et fort et Ă©craser ses collĂšgues, donne son avis sur tout, ne conçoit pas avoir tort, souvent jaloux des rĂ©ussites des autres qu'il tente de minimiser ; Le manipulateur propage des rumeurs, retourne sa veste, adapte son fonctionnement et ses propos selon qui est en face de lui, s'arrange pour toujours bien se sortir des situations complexes ou tendues, sĂšme la zizanie dans le groupe, ne se dĂ©voile que trĂšs peu, reste toujours trĂšs Ă©vasif et flou, affectionne particuliĂšrement les phrases Ă double sens qu'il emploie continuellement ; Le martyr rien n'est jamais de sa faute, s'arrange pour se faire plaindre par exemple accepte une tonne de dossiers pour finalement se lamenter sur la charge de travail qui lui incombe. NOUVEAU TĂ©lĂ©chargez notre fiche pratique en pdf Explications simples pour une mise en oeuvre facile IllustrĂ©e par des exemples Fiche pdf agrĂ©able et efficace Quelle posture adopter face Ă un collaborateur difficile ?Pour espĂ©rer rĂ©soudre rapidement un conflit et retrouver rapidement l'Ă©quilibre nĂ©cessaire au bien-ĂȘtre au travail et l'efficacitĂ© professionnelle, vous sous devez, en tant que manager responsable de votre Ă©quipe, d'agir dĂšs que possible. Pour autant, vous veillerez Ă ne pas vous laisser dĂ©stabiliser ou contaminer par le comportement de ce collaborateur au comportement besoin d'un diplĂŽme en psychologie pour ce faire. Un minimum de bon sens, de sang froid et de confiance en vous - notamment dans votre posture de manager - ainsi qu'un Ă©change/dialogue/Ă©coute posĂ© et constructif sauront dĂ©nouer bien des prĂ©alable, vous prendrez soin de vĂ©rifier ce qui vous a Ă©tĂ© rapportĂ© - le cas Ă©chĂ©ant - et noterez les faits vous permettant d'affirmer que telle ou telle attitude pose problĂšme, ainsi que les consĂ©quences induites par ce le mode de fonctionnement du collaborateur posant problĂšmeC'est la toute premiĂšre Ă©tape de votre mission, la base pour agir de maniĂšre adĂ©quate, mener vos troupes au sommet, rĂ©soudre un conflit de maniĂšre constructive et positive pour tous. Vous devez identifier le type de comportement nĂ©faste que vous allez devoir enrayer anxiĂ©tĂ©, introversion, dĂ©motivation, excĂšs d'orgueil, plaintes incessantes, gestes et paroles dĂ©placĂ©es, etc. DialoguerLe dialogue est la base d'une bonne communication. Ăchanger, savoir Ă©couter , reformuler... autant d'Ă©lĂ©ments que vous devez maĂźtriser et qui vous seront utiles tout au long de votre mission - et pas uniquement lors des conflits ou pĂ©riodes de tension ! Un dialogue constructif amĂšnera votre collaborateur Ă rĂ©flĂ©chir Ă son comportement, prendre conscience des rĂ©percussions que ce dernier a sur les autres et proposer de lui-mĂȘme des pistes d'amĂ©lioration. Ăvitez toute confrontation directe dans la mesure du possible. Les consĂ©quences pourraient ĂȘtre dĂ©sastreuses, car ça ne ferait qu'envenimer les choses. Quel que soit le tourment, il est prĂ©fĂ©rable d'avertir votre collaborateur que vous souhaitez discuter avec lui de certains points. S'il est question de violences avĂ©rĂ©es ou d'un comportement contraire au rĂšglement, suivez les procĂ©dures adĂ©quates. RĂ©agirIl est crucial d'agir en faisant preuve de diplomatie et de vous adapter Ă la personnalitĂ© en face de vous. On ne gĂšre pas un colĂ©rique comme on gĂšre une personne totalement introvertie. En outre, veillez Ă toujours sanctionner le comportement et non la personne en tant que telle. Le colĂ©riqueDe par ses rĂ©actions trĂšs extĂ©riorisĂ©es, exagĂ©rĂ©es, souvent incontrĂŽlĂ©es, car dictĂ©es par des Ă©motions non maĂźtrisĂ©es, parfois d'une violence imprĂ©visible, le comportement colĂ©rique est aisĂ© Ă identifier. Il est crucial de cadrer ces dĂ©bordements et agir dĂšs les premiers symptĂŽmes afin de ne pas laisser s'installer une ambiance dĂ©lĂ©tĂšre dans votre Ă©quipe et/ou votre entreprise. Comment agir Ăvitez d'entrer dans le jeu de la colĂšre. Parlez calmement et Ă distance d'un conflit, suffisamment pour que les Ă©motions de chacun soient retombĂ©es. Essayez de comprendre les causes de ces dĂ©rapages bilieux et cantonnez-vous Ă ce qui concerne le travail pour le reste, vous pouvez suggĂ©rer une aide extĂ©rieure, mais en aucun cas vous immiscer dans la vie privĂ©e de votre collaborateur. Rappelez les rĂšgles de bonne conduite dans votre entreprise et les limites Ă ne pas dĂ©passer, ainsi que les sanctions applicables, le cas Ă©chĂ©ant. Encouragez le dialogue, pratiquez une Ă©coute active, reformulez, faites prendre conscience Ă votre collaborateur des consĂ©quences de ses dĂ©rapages pour l'Ă©quipe et l'entreprise et dĂ©cidez conjointement des pistes d'amĂ©lioration, fixez des objectifs dans ce sens et suivez l'Ă©volution. L'anxieuxLes sources d'anxiĂ©tĂ© sont nombreuses et plus ou moins justifiĂ©es. Il vous faut ainsi tout d'abord faire le tri entre ce que votre collaborateur craint Ă juste titre, et ce qui n'est qu'une question de point de vue trĂšs subjectif de sa part. Vous pourrez ainsi adapter votre rĂ©ponse Ă son comportement et mieux le guider vers son Ă©quilibre. Est-ce un manque de confiance en lui ? Des compĂ©tences qui lui manquent ? Quelle posture adopter Rassurez votre collaborateur quant Ă ses capacitĂ©s et ses compĂ©tences en reconnaissant rĂ©guliĂšrement ses succĂšs et en lui faisant prendre conscience de ses succĂšs et de son Ă©volution. Ecoutez ses doutes et hĂ©sitations et soyez disponible , dans la mesure du possible et du raisonnable, pour l'accompagner, notamment dans les premiĂšres phases d'un projet. Cadrez vos demandes et instaurez un climat de confiance ainsi que des repĂšres immuables. Proposez des formations ou un coaching en cas de besoin. Le nĂ©gatif ou rĂąleurCe collaborateur a la fĂącheuse tendance Ă tout critiquer et voir le verre Ă moitiĂ© vide. Incorrigible pessimiste plus ou moins conscient, il passe le plus clair de son temps Ă dĂ©monter les propositions et suggestions de chacun ou bien rechigne Ă effectuer les missions qui lui sont confiĂ©es, maugrĂ©ant Ă la moindre difficultĂ©. Bien souvent, la cause d'un tel comportement est un manque de confiance ou un besoin d'exister aux yeux des autres. Comment vous comporter Ecoutez votre collaborateur, montrez-lui que son avis compte dans l'Ă©quipe. Ăvitez de le stigmatiser et incluez-le dans les dĂ©cisions collectives. Ăvitez de le contredire d'emblĂ©e. Ăa ne ferait que renforcer sa position. Trouvez d'autres biais de le convaincre du bien-fondĂ© de votre dĂ©cision ou du chemin adoptĂ© pour tel projet. Aidez-le Ă verbaliser ses Ă©motions et sentiments en le questionnant, notamment, sur les Ă©lĂ©ments qui lui permettent d'affirmer ce qu'il Ă©nonce. Restez positif et constructif. Incitez-le Ă proposer des solutions lorsqu'il critique celles de ses collĂšgues - ou les vĂŽtres ! Le blasĂ©Vous ĂȘtes ici en prĂ©sence du comportement le plus ardu Ă parer et/ou corriger. En effet, un collaborateur qui en arrive Ă ce stade a presque dĂ©jĂ un pied hors de votre entreprise. Il est ainsi Ă la fois difficile, parfois dĂ©licat de le motiver et le convaincre de rester - voire de partir ! Aussi, vous devez dĂ©finir la source de cette dĂ©motivation est-ce un problĂšme d'ennui dans les tĂąches effectuĂ©es ou un problĂšme plus profond ? Un manque de reconnaissance ? Un sentiment de mal-ĂȘtre dans l'Ă©quipe ? Les prĂ©mices d'un burn-out ? Depuis quand ressent-il cette lassitude ? Y a-t-il eu un Ă©lĂ©ment dĂ©clencheur ?Une fois seulement la rĂ©ponse Ă ces questions obtenue, pourrez-vous agir afin de l'aider Ă sortir de cette spirale descendante. Quelle conduite tenir S'il est question d'une routine qui ronge la motivation de votre collaborateur, proposez-lui des missions plus "intĂ©ressantes" . S'il s'agit d'un manque de reconnaissance , prĂ©voyez une Ă©ventuelle augmentation, un changement de poste/de service et valorisez ses efforts et rĂ©ussites. Si la situation patine et s'enlise, que votre collaborateur reste impassible, fermĂ© Ă toute discussion ou proposition, n'hĂ©sitez pas Ă vous montrer un brin provocateur en lui demandant, par exemple, pourquoi il ne change pas de mĂ©tier ou d'entreprise si sa situation actuelle l'ennuie Ă ce point. L'introvertiCe collaborateur, s'il est secret, repliĂ© sur lui-mĂȘme, n'est pas nĂ©cessairement un Ă©lĂ©ment perturbateur Ă premiĂšre vue. Toutefois, c'est une vĂ©ritable bombe Ă retardement qu'il est capital de repĂ©rer. En effet, les personnes renfermĂ©es ont tendance Ă tout intĂ©rioriser, notamment les dĂ©ceptions et autres rancĆurs, jusqu'au jour oĂč une goutte d'eau fera dĂ©border leur vase. Comment intervenir Ne le brusquez pas, mais aidez-le petit Ă petit Ă prendre confiance en lui. Invitez-le Ă participer ne serait-ce que subtilement lors de rĂ©unions d'Ă©quipe ou de projet en lui demandant son avis sur une question qu'il maĂźtrise, par exemple. Incitez-le Ă verbaliser ce qu'il ressent et oser dire quand ça ne lui convient pas. Cela lui permettra de libĂ©rer un peu de la pression qu'il aura accumulĂ©e intĂ©rieurement, le cas Ă©chĂ©ant. Proposez-lui un coaching pour l'aider Ă mieux extĂ©rioriser ce qu'il ressent. Le paon, de par les diffĂ©rences extrĂȘmes dans le plumage des mĂąles et des femelles, a jouĂ© un rĂŽle majeur dans la thĂ©orie de l'Ă©volution de Darwin, notamment pour tout ce qui a trait Ă la sĂ©lection sexuelle. L'arrogantCe collaborateur ne manque pas une occasion d'Ă©taler son savoir et ses compĂ©tences. Il parle souvent fort et coupe rĂ©guliĂšrement la parole Ă ses collĂšgues. Il n'hĂ©site pas Ă se mettre en avant, au dĂ©triment parfois de ses collĂšgues qu'il peut n'avoir aucun scrupule Ă Ă©craser, quitte Ă passer pour un idiot lorsqu'il pense maĂźtriser un sujet alors que ce n'est pas le "Je sais tout mieux que tout le monde" prĂ©sente des comportements qui dĂ©notent un besoin dĂ©mesurĂ© de reconnaissance et d'exister. Il vous faut agir avec tact, car ces collaborateurs s'avĂšrent d'une efficacitĂ© redoutable lorsque bien managĂ©s. Quel comportement choisir N'hĂ©sitez pas Ă lui donner suffisamment de missions dans des domaines qu'il maĂźtrise totalement pour le maintenir occupĂ©. Cela Ă©vitera qu'il parte donner son avis sur les tĂąches des autres. Reconnaissez son travail et ses compĂ©tences Ă leur juste valeur. Usez d'humour lorsque votre collaborateur se targue trop ou s'Ă©gare dans des chemins inconnus de lui afin qu'il prenne doucement conscience de ce comportement inappropriĂ©. Cadrez ses dĂ©bordements. LĂ encore, l'humour est un excellent outil, car il permet de dĂ©dramatiser les choses et poser le cadre en douceur. Lorsqu'il s'Ă©gare, soyez factuel pour lui montrer ses erreurs qu'il ne reconnaĂźtra pas autrement. Le manipulateurAttention danger ! Ce genre d'individus est un vĂ©ritable poison, car, cachĂ©s derriĂšre une allure avenante et un sourire toujours prĂ©sent, ils vont tout faire pour assouvir leur ambition et leur soif de pouvoir. Leur quotidien subtilement faire circuler de fausses informations, caresser dans le sens du poil, retourner leur veste, se rallier tantĂŽt aux uns, tantĂŽt aux autres, du moment que cela peut servir leurs propres intĂ©rĂȘts. Leurs collĂšgues - supĂ©rieurs hiĂ©rarchiques inclus - sont des pions pour lesquels ils n'ont ni empathie ni quelque autre Ă©gard que ce soit. Si, en soi, la manipulation - lorsqu'elle n'est utilisĂ©e qu'Ă bon escient et ponctuellement - n'est nullement rĂ©prĂ©hensible, elle devient un vĂ©ritable problĂšme pour l'entreprise lorsqu'elle Ă©mane d'un individu dont c'est le mode de fonctionnement principal. Comment opĂ©rer Cadrez votre management le plus possible. Soyez ferme. Plus les rĂšgles sont floues et l'organisation peu structurĂ©e, plus le manipulateur est comme un poisson dans l'eau. Lorsqu'il avance quelque chose, faites-lui prĂ©ciser ses affirmations et mettez-le devant ses contradictions , le cas Ă©chĂ©ant. Montrez-lui que vous restez maĂźtre de la situation. Gardez vos distances dans vos relations avec lui aucune familiaritĂ©, aucune confidence, quelle qu'elle soit. Vous devez lui montrer que vous ĂȘtes fort et bien dans vos baskets, car il se nourrit des faiblesses d'autrui pour mieux les manipuler. Ne laissez paraĂźtre aucune Ă©motion nĂ©gative. Ne montrez aucun signe de faiblesse ou de colĂšre. Ne culpabilisez pas face Ă ses remontrances. Restez Ă distance de ses attaques. Le martyrRien n'est jamais de la faute de ce collaborateur. Il s'arrange plus ou moins consciemment pour ĂȘtre une victime . Attention toutefois, il se peut qu'il soit rĂ©ellement le bouc Ă©missaire de collĂšgues. Constamment en train de se plaindre, Quelle approche sĂ©lectionner Invitez-le Ă clarifier ses dires notamment les mots tels "jamais", "toujours",etc., incitez-le Ă rĂ©aliser qu'il peut nuancer ses propos et que tout n'est pas aussi noir que ce qu'il prĂ©tend. Soyez clair et transparent dans votre management afin de ne lui laisser aucun doute ou ne gĂ©nĂ©rer aucun malentendu quant Ă une dĂ©cision particuliĂšre ou la rĂ©partition des missions, par exemple. Analysez avec lui le cheminement qui l'amĂšne Ă se considĂ©rer comme une victime il l'est peut-ĂȘtre Ă juste titre, victime d'un collĂšgue malveillant, par exemple. Proposez-lui une formation ou un coaching pour apprendre Ă mieux s'organiser, dire non, s'affirmer, etc. Suivre ou rompre le contratDans tous les cas, un feedback rĂ©gulier devra ĂȘtre instaurĂ©, de maniĂšre Ă ce que le comportement change rĂ©ellement en profondeur et sur la durĂ©e. Par ailleurs, en tant que manager d'une Ă©quipe, votre rĂŽle sera Ă©galement de faire changer le regard des autres sur ce collaborateur difficile au fur et Ă mesure de l'Ă©volution positive de son comportement. Sans quoi, la situation reviendra rapidement Ă son point de dĂ©part. Si nĂ©cessaire, si rien ne change et que la situation se dĂ©tĂ©riore, vous devrez envisager la sĂ©paration - amiable ou non, selon les cas et la gravitĂ© des dĂ©rapages. A RETENIR Quoi qu'il arrive, gardez en tĂȘte que, malgrĂ© leur caractĂšre dĂ©licat, ces expĂ©riences vous feront grandir dans votre rĂŽle de manager , car elles permettent de mĂ»rir certaines qualitĂ©s essentielles diplomatie, capacitĂ© d'adaptation, gestion de ses Ă©motions, Ă©coute active, confiance en soi, patience, etc.Laviolence incestueuse est une violence permanente de bouc Ă©missaire prenant diffĂ©rentes formes (sexuelle, Ă©conomique, physique, etc.), qui concerne lâensemble des membres dâun groupe famille, amenant chacun Ă ĂȘtre violent contre un autre membre dĂ©signĂ© du groupe, ne serait-ce que par le silence sur la violence des autres, ou le silence devant la plainte de la DĂ©bats Aucune dĂ©fiance vis-Ă -vis des journalistes, ni dĂ©saccord avec un reportage ne peuvent justifier les violences de ces derniĂšres semaines », explique, dans une tribune au Monde », un collectif de sociĂ©tĂ©s de rĂ©dacteurs. PubliĂ© le 15 janvier 2019 Ă 14h01 - Mis Ă jour le 16 janvier 2019 Ă 01h07 Temps de Lecture 2 min. Depuis quelques semaines, un peu partout en France, lors des manifestations des gilets jaunes », des journalistes sont empĂȘchĂ©s dâexercer, insultĂ©s, malmenĂ©s physiquement, voire blessĂ©s, par des manifestants et/ou des policiers. Des journaux font face Ă des intimidations et Ă des blocages de parution. Sur les rĂ©seaux sociaux, les invectives sont lĂ©gion Ă lâencontre des mĂ©dias. Et la liste des atteintes Ă la libertĂ© de la presse sâallonge inexorablement. Le simple constat quâil faille dĂ©sormais Ă des journalistes des agents de protection pour espĂ©rer rentrer sains et saufs Ă leur rĂ©daction est inadmissible. Dans un climat de dĂ©fiance vis-Ă -vis des mĂ©dias, la critique est nĂ©cessaire. La presse nâest pas exempte de reproches. Et les journalistes sur le terrain sont les premiers Ă sâinterroger au quotidien sur la maniĂšre la plus juste et la plus honnĂȘte de couvrir lâactualitĂ©. Mais aucune dĂ©fiance vis-Ă -vis de la profession, quelle quâelle soit, ni dĂ©saccord avec une ligne Ă©ditoriale, un titre ou un reportage ne peuvent justifier les violences de ces derniĂšres semaines. Une menace pour la dĂ©mocratie EmpĂȘcher les journalistes de faire leur travail, câest empĂȘcher les citoyens dâĂȘtre informĂ©s, câest tout simplement menacer la dĂ©mocratie. Les SociĂ©tĂ©s de journalistes SDJ et SociĂ©tĂ©s de rĂ©dacteurs SDR de nombreuses rĂ©dactions, des associations de journalistes, des syndicats, ainsi que le collectif Informer nâest pas un dĂ©lit et Reporters sans frontiĂšres RSF condamnent de la maniĂšre la plus ferme les violences. Ils rappellent avec force que la libertĂ© dâinformer est fondamentale et indispensable Ă une dĂ©mocratie saine. Les journalistes sont lĂ pour rapporter les informations, y compris dans les pays oĂč la libertĂ© de la presse nâexiste pas. Ils apportent leur soutien Ă lâensemble des journalistes et accompagnants qui, ces derniĂšres semaines, ont Ă©tĂ© agressĂ©s ou blessĂ©s en couvrant des mobilisations de gilets jaunes ». Signataires Les SociĂ©tĂ©s de journalistes SDJ et SociĂ©tĂ©s de rĂ©dacteurs SDR de lâAFP, Challenges, La Tribune, Le Figaro, Le Journal du dimanche, Le Monde, Le Parisien-Aujourdâhui en France, Le Point, Les Echos, LâExpress, LibĂ©ration, LâObs, Paris Match, PremiĂšres lignes, TĂ©lĂ©rama, Sud-Ouest, 20 Minutes, Mediapart, M6, Franceinfo, France Inter, Europe 1, Radio France, RFI, RTL, BFM-TV, CNews, Franceinfo TV, France 2, France 3, France 24, LCP, TF1, TV5Monde, Reporters sans frontiĂšres, lâAssociation des journalistes de lâinformation sociale AJIS, lâAssociation des journalistes parlementaires AJP, lâAssociation des journalistes mĂ©dias AJM, lâAssociation de la presse judiciaire APJ, lâAssociation de la presse prĂ©sidentielle APP, le collectif Informer nâest pas un dĂ©lit, le Syndicat national des journalistes SNJ, le Syndicat national des journalistes CGT SNJ-CGT, la CFDT-journalistes. Le Monde Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil Ă la fois Ce message sâaffichera sur lâautre appareil. DĂ©couvrir les offres multicomptes Parce quâune autre personne ou vous est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil. Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil Ă la fois ordinateur, tĂ©lĂ©phone ou tablette. Comment ne plus voir ce message ? En cliquant sur » et en vous assurant que vous ĂȘtes la seule personne Ă consulter Le Monde avec ce compte. Que se passera-t-il si vous continuez Ă lire ici ? Ce message sâaffichera sur lâautre appareil. Ce dernier restera connectĂ© avec ce compte. Y a-t-il dâautres limites ? Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant dâappareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant Ă des moments diffĂ©rents. Vous ignorez qui est lâautre personne ? Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.
Commentbouc Ă©missaire est OCCASION . Les IsraĂ©lites dans le histoire de la Bible du bouc Ă©missaire ont appris que tous leurs pĂ©chĂ©s Ă©taient maintenant pris en charge par la chĂšvre qui avait Ă©tĂ© envoyĂ© dans le dĂ©sert, ce qui signifie qu'ils ne Ă©taient plus responsables. Ă travers l'histoire, les gens ont utilisĂ© des boucs Ă©missaires de la mĂȘme maniĂšre, de blĂąmer les autres
Prix du lait les Ă©leveurs de chĂšvres ne veulent plus ĂȘtre les boucs Ă©missaires ! PubliĂ© le dans Nouvelle Aquitaine En 2011, le prix de base du lait de chĂšvre Ă 522 euros pour 1000 litres, a reculĂ© de 15 euros - 3 % par rapport Ă 2010 et il avait dĂ©jĂ baissĂ© de 21 euros - 4 % lâannĂ©e prĂ©cĂ©dente. Quant au prix moyen effectivement payĂ© au producteur, il est de 590 âŹ/ 1000 litres alors que lâon Ă©tait en moyenne Ă 603 ⏠en 2010. Au quatriĂšme trimestre 2011, le prix moyen payĂ© aux producteurs a chutĂ© de 28 ⏠-4% alors que le prix de base a lui baissĂ© de 6 ⏠par rapport Ă 2010 -1 %. Comment en est-on arrivĂ© lĂ ? Cela vient notamment des applications de pĂ©nalitĂ©s -lâapplication des pĂ©nalitĂ©s sur la qualitĂ© du lait allant jusquâĂ 90 ⏠/ 1000 L-lâapplication de pĂ©nalitĂ©s en cas de dĂ©passement des rĂ©fĂ©rences dans le cadre de la maĂźtrise de la collecte-lâeffort sur le prix de base liĂ© aux difficultĂ©s de certaines entreprises. Des coĂ»ts de productions toujours plus importants LâIPAMPA, lâindice des prix dâachat des moyens de production agricole qui reflĂšte lâĂ©volution des coĂ»ts de production, du lait de chĂšvre a Ă©tĂ© en hausse de 11 % aliment achetĂ© +17 % ; Ă©nergie +18 % entre 2010 et 2011. Au premier trimestre 2012, il a encore augmentĂ© de 2 % par rapport au premier trimestre 2011 et on peut supposer que ça ne va pas sâamĂ©liorer pour la fin de lâannĂ©e 2012. Les ventes de fromage vont rendre les Ă©leveurs⊠chĂšvres On note une certaine irrĂ©gularitĂ© dans la vente de fromage de chĂšvre. Alors que lâensemble du marchĂ© fromager est en hausse de 2,6 %, le prix moyen des achats de fromage de chĂšvre en libre service baisse de 0,4 % en 2011. Le fromage de chĂšvre est le seul, parmi les grandes spĂ©cialitĂ©s, Ă connaĂźtre cette Ă©volution nĂ©gative du prix alors que le contexte de marchĂ© est bon. Les prix de vente des industriels Ă la grande distribution se sont littĂ©ralement effondrĂ©s fin 2011. Stagnation du prix jusquâen 2007 puis une hausse spectaculaire en 2008. En 2009, baisse gĂ©nĂ©rale En 2010, le prix de vente des fromages de chĂšvre a continuĂ© de baisser alors que le prix moyen des autres fromages remonte rĂ©guliĂšrement. En 2011, lâĂ©cart se creuse. La raison ? Le stock important dans les entreprises chamboule le marchĂ©. 2012, une annĂ©e douloureuse pour les Ă©leveurs de chĂšvres Depuis 2009, la production laitiĂšre caprine est en crise. Avec la baisse du prix moyen du lait de chĂšvre et une hausse vertigineuse des coĂ»ts de production, tout en faisant un effort de maĂźtrise des volumes supplĂ©mentaires, 2012 sera une annĂ©e difficile pour les Ă©leveurs. Cette situation catastrophique a accĂ©lĂ©rĂ© les cessations dâactivitĂ©. Il est urgent dâagir !
IFys.